Effectifs d’ouverture.
Voici la liste des personnels ayant effectué l’ouverture
de l’école :
Commandant : M. le chef de bataillon Dougnac de
Saint Martin du 25e de ligne.
Commandant en second major : M. le capitaine
François du 4e régiment de zouaves. IBM sera remplacé par le
capitaine Rouyer du 48e de ligne.
Trésorier : M. le lieutenant Dorgans du 55e
de ligne.
Instructeurs : MM. le lieutenant Leclercq du 53e
de ligne et le sous-lieutenant Villetard de Laguerrie du 12e de
ligne.
Médecin : M. l’aide major de 1ère Classe
Belliard venant du 65e de ligne,
Officier d’administration : M. Pointel.
Trois sous-officiers adjudants, un sergent-major,
sous-officier clairon, tambour et environ 30 soldats, 4 professeurs civils –
MM. Fine, Lenoir, Desjardins et Fourcade - sont adjoints pour l’enseignement
classique.
L’établissement peut recevoir 500 élèves. Actuellement
l’effectif est de 162 élèves répartis ainsi : série E : 2 élèves,
série F : 37 élèves et série G : 123 élèves.
Six sœurs de Saint Vincent de Paul sont attachées à
l’infirmerie et à la lingerie.
Renseignements complémentaires issus des
archives du SHD de Vincennes.
Le programme.
M. de Hérédia, ministre des Travaux publics et des
généraux délégués du ministre de la Guerre doivent venir dimanche 23 octobre
aux Andelys pour les fêtes d’inauguration, dont voici le programme :
Samedi 22 octobre, 16h: distribution de pain aux
indigents. Le soir, retraite aux flambeaux.
Dimanche 23 octobre : réveil par des détonations,
Diane par les clairons et tambours. Le matin, arrivée des sociétés de
gymnastique et de musique.
A 9h, groupement place Saint-Sauveur au Petit Andely de
ces sociétés et d’un escadron de cavalerie.
A 11h30, réception des ministres et des autorités
militaires et administratives.
A 12h, concert place de l’Hôtel de ville par la musique
du 28e de ligne.
A 15h30, inauguration solennelle de l’école.
Le soir, brillantes illuminations.
A 20h, grand feu d’artifice par Kervella sur le terrain
de l’école militaire.
A 21h30, bal par souscription dans les salons de l’Hôtel
de ville.
Du 22 au 29 octobre, grande fête foraine. Les
emplacements sont gratuits pour tous les saltimbanques et forains.
Outre le ministre des Travaux publics assisteront aux
cérémonies : les généraux de Guiny, Gallimard, Féranger, de Quélen et
Raison. Les colonels Aubry, chef d’état-major du 3e corps,
Treymüller du 16e dragons, Belin de l’artillerie, les
lieutenants-colonels Stéfani du train, Maire directeur du génie, Dufour de la
gendarmerie, le sous-intendant Darolle, le capitaine Feibel, les lieutenants
Crespel et Redon et le personnel militaire de l’école. MM. les sénateurs et
députés, MM. les préfets de l’Eure et de la Seine-Inférieure, MM. les
sous-préfets de tous les arrondissements, MM. les maires de Vernon, Gisors,
Gaillon, Louviers et Evreux, les Sociétés de gymnastique de Vernon, Louviers,
Muids, Pîtres, Gaillon, Gisors, la compagnie des pompiers et sa musique, ils
seront revêtus du nouvel uniforme.
On dit merveilles d’arcs de triomphe qui seront élevés
sur le parcours du cortège. Les officiers de réserve et de territoriale
pourront assister aux fêtes en tenue militaire.
Le ministre des Travaux publics et les invités de Paris
et de Rouen arriveront en gare de Gaillon, où les honneurs militaires seront
rendus officiellement au ministre.
A 10h15, les voitures précédées de huit brigades de
gendarmerie, se dirigeront vers les Andelys en s’arrêtant probablement quelques
instants à Courcelles sur Seine, Bouafles et Vézillon. L’arrivée est prévue
pour 11h place du Petit Andely.
L’inauguration.
Elle a eu lieu comme prévu le dimanche 23 octobre. Les
cérémonies se déroulèrent avec tous les apparats prévus au programme décrit
ci-dessus.
A l’arrivée du train ministériel, M. Maltié, préfet de
l’Eure, reçoit M. le ministre des Travaux publics, M. de Hérédia, accompagné du
général Gallimard, délégué par le ministre de la Guerre et du colonel Arvers,
sous-chef de la direction de l’infanterie au ministère de la Guerre. La fanfare
de Gaillon, une compagnie du 28e régiment d’infanterie, le bataillon
des douaires et quelques brigades de gendarmerie étaient seules à l’arrivée. L’escadron
de cavalerie faisait défaut, comme les députés conservateurs que l’on a oublié
d’inviter.
Le temps était superbe, à peine un léger brouillard
voilait-il les sites si pittoresques que les touristes aiment tant et dont nous
sommes si fiers. A Courcelles sur Seine, on avait planté des mâts tricolores, à
Bouafles un arc de triomphe avait été élevé. Après quelques minutes d’arrêt
dans cette commune, le cortège s’achemina vers Vézillon et arriva bien vite au
Petit Andely, dont l’entrée était décorée d’un arc de triomphe en treillage
orné de plantes et de fleurs et surmonté de l’écusson de la ville des Andelys.
A 11h devançant d’une demi-heure le moment fixé, eut lieu
la réception officielle sur la place du Petit Andely.
Les sociétés musicales de Vernon, Louviers, Gisors, Muids
et des Andelys et les sociétés de gymnastique y étaient groupées, ainsi que la
musique du 28e de ligne. C’est avec la plus grande indifférence
qu’on reçut le ministre, aucun vivat, aucune acclamation. Cinq conseillers
municipaux et quelques maires des environs se joignirent au cortège qui se
rendit à pied au Grand Andely passant sous un arc de triomphe en feuillages.
En arrivant, on apercevait un autre arc de triomphe
surmonté d’une inscription : les Andelys à l’armée.
Sources : l’Impartial des Andelys.
L’inauguration vue par Le Drapeau, Moniteur de la Ligue des Patriotes dans son numéro du 12 novembre :
Le dimanche 23 octobre, la ville des Andelys, si calme
d’ordinaire, était entièrement pavoisée de drapeaux. Jamais on en avait vu
autant. Il s’agissait de l’inauguration d’une école militaire préparatoire que
la ville a fait construire à ses frais, sans aucune subvention et qui revient à
633000 francs.
Le général de Guiny, au nom du ministre de la Guerre, a
remercié le conseil municipal de sa libéralité patriotique.
M. de Hérédia, ministre des Travaux publics, a promis à
la ville de donner un nouvel essor à la question du chemin de fer qui doit
relier les Andelys à la ligne du Havre Paris.
Etaient présents à l’inauguration : les généraux
Gallimard, Béranger, de Quelen et Raison ; MM. le colonel Aubry, chef
d’état-major du 3e corps ; Treymuller, du 16e
dragons ; Belin, de l’artillerie ; Stefain, lieutenant-colonel du
train ; Maire, directeur du train.
La musique du 28e de ligne, un escadron de
cavalerie et huit brigades de gendarmerie formaient le cortège.
L’école possède aujourd’hui 174 élèves. Elle peut en
contenir 500.
Nous adressons nos félicitations nos plus vives à la
ville des Andelys, qui, en dotant l’État d’une pépinière de futurs
sous-officiers, a mérité la reconnaissance de tous les patriotes.
« Ce fut une
fête fantastique à laquelle prêtèrent leur concours plusieurs sociétés de
gymnastique et de nombreuses musiques militaires dont celle du 28e de ligne de Rouen.
Le Préfet de l’Eure,
M. Galtié, alla accueillir M. de Hérédia, ministre des Travaux publics et sa
suite à sa descente du train, à ... Gaillon.
Courcelles,
Bouafles, Vézillon avaient pavoisé pour le passage d’un brillant cortège qui
n’était point motorisé et où caracolaient des pelotons entiers de cavalerie et
de gendarmerie.
La municipalité, M.
Bizet, maire, en tête, attendait les personnalités à leur descente de voiture
sous un magnifique arc de triomphe près de l’église St-Sauveur, au
Petit-Andely.
Il y avait M. de
Hérédia, ministre des Travaux publics, accompagné (heureux présage!) de M. Lay,
directeur des chemins de fer; le général Gallimard, directeur de l’Infanterie,
représentant le ministre de la Guerre; MM. Galtié, préfet de l’Eure, son
collègue de la Seine-Inférieure, Hugues, sous-préfet des Andelys, Tillole,
sous-préfet de Louviers, etc. le Comte d’Osmoy, sénateur, Papou, député, une
nuée d’officiers généraux et supérieurs: les généraux du Guiny, Dumont,
Béranger, de Quelen, les colonels Arvers et Aubry, le commandant Stefani.
Après une visite aux
curiosités de la ville (dont l’Hôtel du grand cerf), il fut procédé à une
distribution de médailles aux sociétés de gymnastique de Vernon, Gaillon,
Gisors, Louviers, Les Andelys; aux sociétés de musique de Gisors, Vernon,
Muids, Pitres, Louviers et Les Andelys.
Le midi, le déjeuner
eut lieu dans la cour de la mairie et l’après-midi l’école fut inaugurée par
une revue des 156 premiers élèves et un discours du général du Guiny.
Le soir, un banquet
par souscription eut lieu dans le réfectoire de l’école.
Le maire, M. Bizet,
dans son discours, ne manqua pas de s’aiguiller ... sur la voie du chemin de
fer ... et M. de Hérédia, ministre des Travaux publics, lui répondit en lui
donnant le maximum d’apaisements ».
L’Impartial du 27 octobre 1887 rapporte ces
paroles du ministre:
« J’ai gardé le
souvenir de cette inscription, aperçue lors de mon récent voyage en Seine pour
l’inauguration des travaux d’approfondissement du fleuve de Paris à Rouen: Vive
les Ministres ! Vive le chemin de fer des Andelys ! »
Il termina son
discours en jetant l’anathème contre les prétentions des monarchistes ... la
III° République avait alors huit ans !
Le soir, un feu d’artifice comme on en n’avait jamais vu
dans la région fut tiré à l’école militaire. Et, cependant que pitres et
bateleurs amusaient la foule, une brillante réception qui dura jusqu’à l’aube
était donnée à l’Hôtel de ville en l’honneur des personnalités.
L'école.
Sa devise:
Sa première devise: "Repos ailleurs";
Sa deuxième devise: "France, Force, Fierté,
Fidélité"
Son devenir:
Au début du siècle suivant, l'école comptera entre 300 et
400 élèves. L'enseignement initialement limité aux classes élémentaires, sera
peu à peu étendu pour les plus doués, les professeurs outrepassant parfois les
instructions ministérielles... Dès 1905, quelques élèves obtiendront le brevet
élémentaire, et en 1908, les programmes seront alignés sur ceux de
l'enseignement primaire supérieur.
En 1913, un élève, Gérard Turpault, sera autorisé à
suivre l'enseignement secondaire au Prytanée de la Flèche.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.