1968 (2) : Documents de l'année 1968

M. Alain Peyrefitte
Ministre de l’éducation nationale
Sera aux Andelys, jeudi prochain

Le départ de l’Ecole Militaire Préparatoire des Andelys, dont nous parlons de nouveau par ailleurs, pose le problème de son remplacement par un nouvel établissement qui en utiliserait les locaux.
Très logiquement les études s’orientent vers un établissement d’enseignement.
C’est pour étudier le problème sur place même, qu’à la demande de M. René Tomasini, député-maire, M. Alain Peyrefitte, ministre de l’Education nationale, viendra aux Andelys jeudi 29 février, accompagné de plusieurs hauts fonctionnaires de son Ministère.
Il sera accueilli par M.Tomasini et son Conseil municipal, les Parlementaires, le Corps préfectoral et les membres du Corps enseignant.
Le programme de sa visite a été arrêté comme suit/
16 h : arrivée et accueil à l’Hôtel de Ville.
16 h 15 : Inauguration du C.E.S. Discours du Ministre
17 h 15 Visite de la salle des sports et du chantier de la Maison des Jeunes.
17 h 35 : Dépôt d’une gerbe au Monument aux morts.
17 h 50 : Visite de l’Ecole Militaire Préparatoire.
18 h 20 : Allocution du Ministre à la salle des fêtes. Vin d’Honneur.















CONSEIL MUNICIPAL DE LA VILLE DES ANDELYS
SEANCE DU 22 JANVIER 1968

M. le député maire a reçu de M. Messmer une lettre qui lui confirme qu’il est en rapport avec son collègue de l’éducation nationale pour l’utilisation des locaux de l’école militaire. M. Tomasini a eu lui-même mercredi dernier un nouvel entretien avec le ministre de l’éducation nationale à ce propos et un autre jeudi avec le ministre de la jeunesse et des sports et il se fait un devoir d’en donner information à ses  collègues.
L’école militaire a reçu la visite d’inspecteurs généraux, de techniciens du ministère de l’éducation nationale et du ministère de la jeunesse et des sports car deux possibilités sont offertes :
1°) le ministère de la jeunesse et des sports prendrait ces bâtiments en charge pour y installer un Centre régional d’éducation physique et sportif, attaché à l’université de Rouen comme le CREPS d’Houlgate qui est rattaché à l’université de Caen. Cet établissement formerait des professeurs d’éducation physique (jeunes gens de 20 ans, garçons et filles) qui sont nommés professeurs d’éducation physique après avoir passé deux à trois ans dans ces centres.
2°) le ministère de l’éducation nationale prendrait en charge les bâtiments pour la rentrée scolaire prochaine auquel cas plusieurs solutions sont actuellement envisagées :
Installation d’un lycée de plein air décentralisé de Paris ; la décision définitive n’interviendra que lorsque l’education nationale connaîtra le résultat de l’enquête à laquelle elle se livre dans les différents lycées parisiens pour connaitre le nombre d’élèves de seconde, première et terminale susceptibles d’être hébergés aux Andelys. Il est à noter que les étudiants des Andelys et de la région pourraient fréquenter cet établissement.
Installation d’un collège d’enseignement technique dans tout ou partie des bâtiments.
Réservation possible d’une partie des locaux pour l’extension du CES des Andelys qui va arriver à saturation d’ici 2 ans. Cette solution permettrait à la Ville de réaliser une grosse économie puisqu’elle serait alors dispensée de construire le second CES de 600 places prévu au Ve Plan.
Installation d’un établissement pour l’enfance inadaptée.
Telles sont les solutions qui sont actuellement à l’étude et qu’il est à souhaiter qu’une décision intervienne rapidement sur la ou les options qui seront retenues.
Le problème du recasement d’une partie du personnel, notamment du personnel andelysien, n’est pas perdu de vue, il en a déjà été discuté avec les adjoints et certains conseillers qui font partie des groupes d’études crées à cet effet et de toute manière le personnel sera soutenu et des moyens seront recherchés pour qu’il puisse poursuivre une carrière normale sans diminution  et s’il ne veut pas quitter les Andelys, lui trouver une situation conforme à ses aptitudes et à ses capacités.


L'Impartial des 6 et 13 janvier 1968




CONSEIL MUNICIPAL DE LA VILLE DES ANDELYS
SEANCE DU 16 – 09 – 1968

Problèmes scolaires.

[ … ] Cet accroissement de la population des Andelys réalisé et en perspective, impose également des devoirs et des obligations en ce qui concerne les constructions scolaires.
Les promesses faites à M. le député maire par le Gouvernement ont été tenues.
L’école militaire préparatoire dont M. Tomasini souligne encore avec quel regret le Conseil et lui-même l’ont vu quitter la Ville, est remplacée par un collège d’enseignement technique.
En raison des péripéties des mois de mai et juin cet établissement va sans doute devoir ouvrir avec un certain retard puisque les travaux n’ont pas pu être finis mais autant il ne va y avoir cette année que deux petites sections qui n’absorberont que 72 élèves au lieu des 400 prévus.
A la rentrée prochaine en octobre 1969 l’établissement compte fonctionner avec un internat. Le problème du transfert de l’école militaire du ministère des armées au ministère de l’éducation nationale a posé toutes sortes de questions qui ont été réglées et M. le député maire remercie ici tous les membres du conseil municipal qui ont aidé à les résoudre. Cependant ajoute – t – il reste maintenant un point à régler, celui qui concerne le personnel sédentaire demeurant aux Andelys et originaire des Andelys en général, qui était à l’école. Il s’agit en fait de 8 personnes qui sont dans une situation délicate : 4 d’entre elles sont absorbées par l’éducation nationale sous réserve qu’elles soient d’accord, car en dépit des pourparlers qui ont été engagés entre le ministère des armées et le ministère de l’éducation nationale, jusqu’à présent ces 4 personnes ne peuvent pas être intégrées à l’éducation nationale sur les bases des traitements qu’elles percevaient à l’école militaire. La différence représente dans certains cas le 1/3 du traitement, ce qui évidemment n’est pas possible.
M. Tomasini a pris de nouveau rendez vous avec le ministre de l’éducation nationale, il va lui reparler de cette question et ira ensuite rendre visite au ministre des armées, pour savoir vraiment s’il n’y a rien à faire. En fin de semaine il recevra les intéressés pour faire le point avec eux et voir s’ils ont intérêt à se faire affecter dans un établissement militaire à Vernon par exemple ou bien si leur intégration peut être obtenue à l’éducation nationale avec un traitement identique ou quasi identique à celui qu’ils percevaient lorsqu’ils étaient à l’EMP.
Par ailleurs une annexe du collège d’enseignement secondaire fonctionnera dans les locaux de l’école militaire puisque ceux du CES s’avèrent maintenant insuffisants. La Ville est inscrite au Ve plan pour un second CES, mais en raison de la libération des locaux de l’école militaire, l’installation de cet établissement dans ces locaux évitera aux Andelysiens une dépense importante identique à celle à celle que la Ville a du engager pour la construction du premier collège d’enseignement secondaire. Egalement dans ces locaux de l’école militaire, M. Tomasini a demandé à Mme l’inspectrice de l’(Enseignement) éducation nationale de voir s’il n’y aurait pas et ceci en rapport avec ses collègues des écoles maternelles, la possibilité d’y installer une école maternelle car il est évident que ce quartier dont la population s’accroit du fait de la mise en chantier du programme de construction devrait être pourvu d’un tel établissement.
Il serait souhaitable également de prévoir l’implantation d’une école maternelle,  route de Paix lorsque les pavillons dont la Ville envisage la construction en accession à la propriété seront implantés.


Articles de l'Impartial des 6 et 13 janvier 1968







Note sur les informations recueillies  quant à la période transitoire de l’EMP des Andelys vers l’Education nationale.

En juin 1968, fin de la dernière année scolaire (après les événements de mai 1968)
La nouvelle de la fermeture de l’école semble avoir été précipitée, dans son exécution. (Préoccupation des cadres et employés quant à leur avenir ?)
Les  clés auraient été remises à l’éducation nationale en septembre 1968, (témoignages recueillis, quant à la reprise des cours du collège (CET à l’époque) dans le bâtiment de la compagnie C en septembre 1968 par une dame qui entrait en 6éme dans ce nouveau bâtiment comme élève
Entre juin et septembre c’est ce que certains témoins ont qualifié de déménagement. Qu’est-ce qui a été emmené par l’armée, est resté sur place, utilisé par l’éducation nationale ?.... il semble que de faîte c’est la mairie des Andelys qui a assuré la pérennité des lieux dans cette période transitoire.
Témoignages recueillis quant au fait que les centres aérés de la mairie des Andelys à « Le Houlme sur Mer »  ont été équipés avec des lits « pico » venant de l’école.
Les cuisines et tout le  matériel est  resté sur place. Elles ont été utilisées par la cité scolaire jusqu’en 1975 date à laquelle il y a eu des rénovations.
D’aout 1968 à janvier 1969, il y a eu des « déménagements par des anciens de l’école (personnel, élèves…) ou des personnes connaissant les lieux.
Des camions de la ville, en journée, chargeaient du matériel… pour quelle destination ? Ou utilisation…
Le mess des sous-officiers et officiers entre le petit gymnase et le bâtiment des professeurs (au-delà de la Cie A) a été vandalisé (vols et destructions) en 3 jours. (Témoignages croisés)
J’ai retrouvé un meuble provenant de la salle de sciences naturelles (installée dans l’aile de la Cie B vers la salle de dessin) il m’a été expliqué que dans cette salle restait du mobilier, et des animaux empaillés dont la destination reste inconnue. Meuble retrouvé chez un particulier ayant assuré la suite dans le cadre de l’éducation nationale.
Chez un témoin, il possède une assiette de l’EMP décorée comme le plateau remis à Jacques par mes soins.
Il m’a été remis un club du golf miniature, clubs qui se trouvaient au poste de police…
Autre témoignage féminin : dans les derniers jours de juin 1968, elle avait pu pénétrer en « bleu » dans l’école, et se restaurer avec des élèves au mess « sous-officiers ». Selon son témoignage il n’y avait plus de structures réelles, de discipline, d’encadrement, de contrôle, voire de sécurité.
Un document m’a été remis qui est un historique de l’école militaire des Andelys…
Mon sentiment est que dans bien des « chaumières (normandes) de la ville des Andelys, il doit y avoir des souvenirs de l’école, souvenirs devenus familiaux, et traces d’un passé chaleureusement conservé, avec une grande nostalgie.
Les mois de juillet de d’août 1968, ont été une période de grand « trouble » et pourtant l’anecdote m’a été rapportée d’un professeur se présentant à l’école, avec son affectation émanant du ministère de l’éducation nationale (avec un peu d’avance pour reconnaître les lieux) et qui s’est vu refuser l’entrée du site par un militaire assurant encore la garde au poste de police !!!

Note écrite par Daniel Jaspart AET EMP LA 59-66 Commandant de police honoraire.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.