Janvier
En Alsace Lorraine, un coq mort pour la Patrie.
Au village de Detwiller, proche de
Saverne, se passa, il y a quelques années, la petite scène suivante, qui
caractérise à souhait l’humour alsacien.
Un paysan possédait un magnifique coq
blanc, dont la crête rouge flottait, très ample. Notre homme, en manière de
protestation contre les allemands eut l’idée de teindre en bleu la queue de
l’animal.
Las autorités allemandes, furieuses, lui
ordonnèrent de tuer son coq dans les 24 heures. Le paysan répondit que si la
bête avait plongé sa queue dans la peinture, il n’y avait aucun délit, que le
fait ne méritait pas une condamnation à mort.
Un gendarme fût dépêché, avec ordre de
tuer le volatile séditieux. Il lui donna donc la chasse. Et après des
péripéties comiques, le pandore prussien atteignit le coq, le saisit et, de son
sabre, lui trancha la tête.
Il s’en allait, en s‘épongeant le front
et fier de sa victoire, lorsque le paysan ramassant le coq dont le sang
empourprait le plumage blanc et bleu, le brandit par les pattes en
s’écriant : « Mort pour la Patrie ! ».
L'Impartial du 7
janvier 1914
Education physique, pour nos enfants de troupe.
Vient de paraître une nouvelle méthode
d’éducation physique, intitulée : « Pour nos enfants de Troupe »
due à la collaboration de MM. Ruchaud, médecin-major, et Besse,
lieutenant-instructeur à l’École militaire préparatoire. Valeur physique des
exécutants – Bases scientifiques de la méthode – Les moyens – L’exécution –
Constatation des résultats, tels sont, condensés en trois chapitres, avec
clarté et précision, les procédés d’éducation physique mis en application par
les auteurs à notre école d’enfants de troupe.
Nous ne saurions trop recommander la
lecture de cet excellent ouvrage aux pères et mères de famille, aux
instituteurs, aux directeurs de pensionnats et en un mot, à tous ceux que
préoccupe l’éducation physique de la jeunesse.
L'Impartial du 4 janvier.
Etat civil.
Nécrologie :
Notre École
militaire est en deuil : le capitaine Guicler ( 42 ans et 7 mois) est mort
la nuit dernière des suites d’un malaise contracté dans l’exercice de ses
fonctions et aggravé par la température rigoureuse de ces derniers jours ;
on peut donc dire qu’en bon soldat, le capitaine Guicler est mort à son poste.
Fils d’un modeste instituteur du Jura, M. Léon Guicler entra à l’école de
St-Cyr, dont il sortit avec un très bon rang, et devint plus tard
lieutenant-instructeur à l’École de St-Maixent. C’est en 1909 qu’il fût appelé
comme capitaine à l’École militaire préparatoire des Andelys, dont le
commandant, les officiers et les professeurs étaient tous ses amis. Très
estimés de ses supérieurs, très aimés de ses élèves et de ses subordonnés, le
capitaine Guicler figurait sur le dernier tableau d’avancement comme officier
désigné au choix pour le grade de
chef de bataillon, et il eut certainement porté ses premières épaulettes de
commandant dans le courant de cette année. La mort a brisé brusquement,
impitoyablement, les rêves d’avenir de cet officier distingué qui devait sa
situation à son intelligence et à son travail.
Nous adressons à sa
veuve si éprouvée, à sa famille, à ses amis et collègues, nos plus sincères
condoléances.
Inhumation.
Le chef de
bataillon, commandant, les officiers, les professeurs de l’École militaire
préparatoire d’infanterie des Andelys et la famille, prient les personnes de
leur connaissance qui n’auraient pas reçu de lettre de faire-part de vouloir
bien les excuser de cet oubli involontaire et se considérer comme invitées aux
obsèques de
M. le capitaine
Guicler (L éon, Charles, Arthur).
Réunion à la maison
mortuaire, rue Julien n° 7.
L'Impartial du 28 janvier
Nomination.
M. Jean Gardette, adjudant à l’École
militaire vient d’être nommé sous-lieutenant au 97e d’infanterie à
Chambéry, nous adressons nos plus vives félicitations au nouvel officier.
L'Impartial du 28 janvier
Février
Nomination.
Le capitaine Schillizi du 173e
RI vient d’être nommé capitaine-instructeur faisant fonction de major à l’École
militaire des Andelys en remplacement du regretté capitaine Guicler.
Promotion violette.
Est nommé officier d’instruction publique
M. le chef de bataillon Desplats, commandant l’École militaire des Andelys.
L'Impartial du 11 février 1914.
Etat civil.
Décès.
Les obsèques du
lieutenant Peyrat : une congestion terrasse tout à coup le lieutenant
Peyrat. Ancien élève de l’École militaire des Andelys, cet enfant de troupe
était devenu officier grâce à son travail.
Suite à une méningite cérébro-spinale,
mort du soldat Beslay, frère d’un enfant de troupe de l’École militaire.
L'Impartial du 18 février 1914.
Affectation.
M. Shilizzi, capitaine fonction major,
M. Vayre, lieutenant-comptable devient
capitaine –trésorier,
M. Collilieux, lieutenant-comptable.
Décoration.
Légion d’honneur, M. Vayre est nommé
chevalier.
L'Impartial du 28 février 1914.
Le Livre d'or de l'université.
Dans
le numéro de décembre 1914 du Bulletin de
l'instruction primaire de la Seine-Inférieure, nous lisons ce qui suit :
"M.
Bertin, instituteur détaché au collège de Fécamp, sous-lieutenant au 29e
régiment de Chasseurs à pied, promu lieutenant pour avoir fait son devoir sous
un feu violent d'artillerie et devant deux attaques d'infanterie".
Il est
le fils aîné de notre sympathique concitoyen, M. Bertin, professeur à l'École
militaire, dont le deuxième fils, élève à l'École de Polytechnique, est engagé
volontaire dans l'artillerie ; jamais parents n'eurent le droit d'être plus
fiers de leurs fils que M. et Mme Bertin.
Mars
Un mariage.
Le 21 mars, Pierre-Joseph Guisty, sergent à l’École militaire
des Andelys demeurant à Montreuil s/mer (Pas de Calais) et avant aux Andelys,
et Catherine-Denise Chauny, femme de chambre à Paris.
La Préparation militaire.
La
nécessité de préparer les jeunes gens au service militaire devient dans tous
les États d’autant plus pressante que l’on diminue davantage la durée du
service. En France, la loi du 27 janvier 1880 rendait obligatoire dans un délai
de deux ans l’enseignement de la gymnastique dans tous les établissements
d’instruction publique.
L’article
85 de la loi du 17 juillet 1889 était ainsi conçu : « Une loi spéciale
déterminera : 1° les mesures à prendre pour rendre uniforme dans tous les
établissements d’enseignement l’application de la loi du 27 janvier 1880 ;
2°
l’organisation de l’instruction militaire pour les jeunes gens de 17 à 20 ans
et le mode de désignation des instructeurs».
La loi
du 8 avril 1903 créait le certificat d’aptitude militaire accordant à ceux qui
l’avaient obtenu la possibilité d’être nommés caporaux après quatre mois de
service. La loi de recrutement de 1905 reproduisait intégralement l’article 85
de la loi de 1889. Aujourd’hui, en 1912, on attend encore la loi annoncée
depuis ving-deux ans.
Cependant,
le gouvernement en déposa le projet le 5 juin 1908 qui fut rapporté deux fois à
la Chambre par M. Lachaud, la seconde fois en 1910, mais ce fut tout, la
discussion n’eut pas lieu.
Le
projet disposait en principe que tous les jeunes Français valides ont le devoir
de se préparer au service militaire avant leur incorporation, d’une part
obligatoirement dans tous les établissements publics d’enseignements, d’autre
part facultativement dans les sociétés agrées par le ministre de la Guerre (les
S.A.G.) Tandis que la machine parlementaire fonctionnait avec une désespérante
lenteur, l’initiative privée se mettait heureusement à l’oeuvre et créait des
sociétés de tir et des sociétés de préparation militaire de plus en plus
nombreuses et fréquentées. Profitant de cet élan spontané, le ministre de la
Guerre faisait paraître, le 7 novembre 1908, une instruction relative à
l’organisation et au fonctionnement des S.A.G. et à la délivrance du brevet
d’aptitude créé par la loi de 1903. Le programme des épreuves à subir est fort
sage, il écarte tout ce qui pourrait renouveler la funeste erreur des
bataillons scolaires et ne comporte que des marches, du tir, de la gymnastique,
la lecture des cartes et des notions d’hygiène. Mais les résultats obtenus chez
nous jusqu’ici sont insuffisants parce que le fonctionnement des S.A.G. ne
s’adresse pas encore à assez de jeunes gens et que, de plus, il n’y a pas cette
unité de méthode qu’il importerait de trouver pour l’enfant à l’école, pour
l’adulte dans les oeuvres post-scolaires comme pour le soldat au régiment.
Les
avantages du brevet d’aptitude ne sont pas assez connus. La loi dit bien que
les jeunes gens qui en sont munis pourront être nommés caporaux après quatre
mois de service ; mais elle devrait aussi sanctionner comme un droit, ainsi que
le propose le projet du 5 juin 1908, la faculté de choisir son corps, à l’appel
de la classe, par ordre de mérite.
Le
projet disait aussi qu’il faut laisser aux sociétés de préparation militaire «
la formation intellectuelle et morale de l’adolescent ». On ne peut qu’approuver
l’idée de donner l’éducation morale en même temps que l’éducation physique.
Malheureusement il n’en est plus question dans le rapport de la Commission de
l’armée. Comment peut-on concevoir cette éducation morale?
Il
faut tout d’abord donner à l’écolier le goût des choses militaires. Dans ce
but, en Allemagne, une circulaire du ministre de la Guerre prescrivait l’an
dernier « de faciliter aux écoliers, aux écoles entières, le moyen
d’assister aux revues, aux manoeuvres et aux exercices intéressants, et de leur
donner des places d’où l’on puisse bien voir ». Au Japon, la même méthode,
appliquée depuis plusieurs années déjà, porte ses fruits et forme des
générations de plus en plus guerrières.
Il ne
suffit pas d’avoir des soldats vigoureux, il faut encore que tous soient prêts
au suprême sacrifice, et, pour cela, il est indispensable qu’ils aient
conscience de la nécessité de la guerre. A l’adolescent, il est donc essentiel
de montrer le rôle qu’a joué la guerre dans la constitution des Etats. C’est
par la guerre que s’est fondée la patrie française ; c’est par la guerre que s’est constituée la
grande unité germanique. Il convient aussi de montrer à notre jeunesse,
l’Histoire en main, que les grandes époques militaires furent presque toujours
de grandes époques scientifiques, philosophiques, littéraires et artistiques.
Il faut la convaincre par des exemples de cette vérité que la victoire par les
armes a toujours pour conséquence la grandeur du pays : le colossal
développement économique de l’Allemagne est la conséquence de ses succès
militaires de 1864, 1866 et 1870 ; ce sont deux guerres heureuses qui ont fait
du Japon un grand peuple.
Enfin
tous nos jeunes Français doivent savoir qu’aujourd’hui aucune nation ne saurait
se passer d’alliances, et seules en contractent ceux qui possèdent une solide
armée sur qui les alliés peuvent compter.
Jusqu’à
l’ambiance populaire, tout doit contribuer à créer chez l’enfant, à entretenir
chez l’adolescent et l’adulte cette mentalité militaire. Aussi ne peut-on
qu’applaudir à l’heureuse inspiration qui a fait établir réglementairement les
retraites en musique du samedi. La physionomie des rues de Paris en est
tansformée; un souffle patriotique fait frissonner la foule qui se presse sur
le passage des musiques des régiments aux mâles accents de Sambre-et-Meuse, du Chant du
Départ, de la Retraite de Crimée.
Ce n ‘est plus le même peuple. Et combien avait raison cet ouvrier dont le
lieutenant-colonnel Rousset rappelait l’autre jour le propos : « Faites
seulement défiler sur le boulevard, deux fois par semaine, un régiment de
ligne, drapeau et musique en tête. Avant deux mois on ne touvera plus un
antimilitariste dans Paris !»
Avril
Une médaille.
M. le commandant Desplat, d’accord avec
la municipalité des Andelys, a décider d’organiser une manifestation en
l’honneur de l’élève Coatmeur, qui vient de recevoir la Médaille du sauvetage
en récompense d’un acte d’héroïsme. Cette manifestation se déroulera le 3 mai
prochain sur la Place Nicolas Poussin. En voici le sujet :
« Le 2 septembre dernier, sur la plage de
Lorient, un baigneur de 16 ans, nommé Kurvois, venait de couler au fond, à une
certaine distance de la plage. En entendant crier : à l’aide ! le jeune
Coatmeur, enfant de troupe à l’Ecole militaire des Andelys, qui se
trouvait parmi les autres baigneurs, n’hésita pas à se porter hardiment au
secours de Kurvois, et, après des efforts inouïs, parvint à l’arracher à une
mort certaine ».
Cette conduite héroïque a valu au jeune
Coatmeur la Médaille de sauvetage en bronze, que le sous-secrétaire d’État à la
marine marchande vient de lui accorder. A l’occasion de la remise de cette
médaille, et en présence des autorités civiles, ayant à leur tête notre nouveau
et sympathique sous-préfet, M. Boiry, qui honoreront de leur présence cette solennité,
le commandant Desplats passera une revue de l’École militaire. Ce sera là comme une fête du courage, à
laquelle la jeunesse aandelysienne est spécialement conviée.
Elle y entendra le récit de l’exploit qui
fut accompli par un brave et modeste enfant de troupe de 14 ans, et se rendra
compte de la sollicitude que le gouvernement de la République apporte à
récompenser le dévouement de ceux qui exposent leur vie pour sauver celle de
leurs semblables, et la coquetterie qu’il met à décorer les jeunes poitrines de
la plus méritoire de ses médailles d’honneur.
Voici le programme de cette solennité:
1°
Honneurs au Drapeau,
2°
revue,
3°
Remise de la médaille d’honneur,
4°
Allocution de M. Boiry, sous-préfet,
5°
Défilé.
Concert de la fanfare de l’École:
1°
Le pont d’Avignon, marche, de P. Evette,
2°
Le Rossignol, polka,
3°
Vive la France, marche chantée, Mme Paris et O Sclawart,
4°
La Marche des Sultanes, d’Allier.
Retour à l’Ecole :
Itinéraire :
Grande
Rue
Rue
du général de Fontanges
Rue
Victor Hugo
Rue
Roussel-desfresches
École
Militaire.
L'Impartial du 29 avril 1914.
Mai
Les concerts du mois.
Concert
du 3 mai :
Le Joyeux Bourguignon, pas
redoublé de P. Papanaud
Philinte, petite fantaisie, de
Mourgue
Castille, boléro, d’Acon
La chanson du fantassin, marche
chantée, de Péréat
Pendant le rêve, valse, de
Rénand.
Concert
du 10 mai :
On part, pas redoublé, par H.
Tellam
Simplicité, fantaisie, d’E.
Roullet
La verre en main, polka, de
Fahrbach
Une soirée à Trianon,
fantaisie, de Coquelet
Sourire d’Avril, valse, de
Depret.
Concert
du 20 mai à l’Hôpital hospice :
On part, pas redoublé, d’H.
Tellam
Simplicité, fantaisie, d’E.
Roullet
Ce que c’est qu’un drapeau,
marche chantée, de La Marcille
Philinte, petite fantaisie, de
Mourgue
Pendant le rêve, valse, de
Rénand.
Vive Coatmeur.
Le
compte-rendu du 6 mai :
A
9h1/4, les compagnies alignées rendaient les honneurs au drapeau que nous
voyons pour la première fois flotter au centre du bataillon de l’École, et à
9h1/2, M. Boiry, sous-préfet, auquel s’étaient joints MM. Sarrazin, conseiller
général ; Hugot et Bréard, conseillers d’arrondissement ; Lainé, maire ; la
plupart des conseillers municipaux ; Hubert, inspecteur primaire ; et de
nombreux fonctionnaires, venaient se placer près de la halle pour assister à la
revue qui fut rapidement passée par le commandant Desplats.
La
revue terminée, le commandant, face au drapeau, fit avancer l’élève Coatmeur
qu’assistaient deux officiers de réserve décorés, M. le commandant Albert et M.
Bard, vétérinaire en second. Il fit ouvrir le ban et lut le diplôme qui
relatait l’acte héroïque accompli par ce jeune sauveteur sur la plage au péril
de sa vie et la distinction si méritée dont il venait d’être l’objet. Puis il
donna l’accolade au milieu des applaudissements d’une foule venue pour
l’acclamer, elle aussi, ce petit soldat en herbe, petit, il est vrai, par la
taille, mais déjà grand par le courage. Le commandant fit fermer le ban, après
avoir déclaré que le nom de cet enfant figurerait sur le livre d’or de l’École
militaire préparatoire des Andelys.
M. le
sous-préfet, prenant alors le thème de cet acte héroïque d’un enfant de quinze
années à peine, se tourna vers la foule émue, vers les enfants de nos écoles
publiques présents à cette fête, et prononça d’une voix vibrante une
chaleureuse allocution où il rappela que dans une démocratie, le dévouement est
pour tous un devoir social. « Nul ne doit vivre pour soi, mais vivre pour les
autres, pour ses amis. Tous doivent être prêts à sacrifier leur vie pour la Patrie,
pour le triomphe même de leurs idées». De nombreux applaudissements
accueillirent ces excellentes paroles de notre sympathique préfet.
Les
compagnies allèrent aussitôt se ranger pour le défilé qui s’effectua, par
sections, de façon impeccable, aux accents de la musique de notre École. Un
concert clôtura cette fête militaire dont la population fut certes enchantée ;
et nous sommes certains d’être son interprète en remerciant M. le commandant
Desplats de son initiative heureuse qui a fait passer chez tous un frisson de
légitime fierté et de véritable patriotisme.
Et
maintenant, nous serait-il permis d’émettre un vœu qui ne pourrait que flatter
ces jeunes enfants de troupe si disciplinés, si imprégnés de ces vertus
militaires que leur ont léguées leurs pères, soldats ou anciens soldats. Le
gouvernement ne pourrait-il pas convier les compagnies armées de chaque école
préparatoire à la revue du 14 juillet, à Longchamps, où dejà sont représentées
les grandes écoles militaires ? Nos enfants de troupe, nous en sommes
persuadés, tiendraient à l’honneur de rivaliser de tenue et d’entrain avec
leurs aînés, comme ils rivalisent déjà avec eux dans le courage, et de
dévouement.
Une
cérémonie identique sera organisée le 14 juillet prochain en l’honneur du jeune
Lucien Lavenant, le sauveteur du Colibri.
Un départ.
Sergent Istria au grade d ‘adjudant
au 74e RI.
L'Impartial du 9 mai 1914
Un mariage.
Le 12 mai, Alphonse-Gustave Du Mil,
soldat à l’École militaire et Joséphine-Henriette Floquet, ménagère à Reuil (S
et O).
Juin
Les Andelys en fêtes.
Fête annuelle du Grand Andely.
Nos vaillants enfants de troupe nous
émerveillerons par leurs mouvements d ‘ensemble et leurs exercices de
gymnastique sous le commandement du sergent Buffet. Le spectacle réconfortant
faisait courir un frisson d’enthousiasme dans le cœur des plus indifférents.
L'Impartial du 10 juin 1914.
Le concert du mois.
Concert
du 13 juin à l’Hôpital hospice :
Le rêve passe, marche, de G.
Parès
La France, ouverture
patriotique, de V. Buot
Pitchounette, mazurka, d’H.
Charles
Les chasseresses, choeur à deux
voix par les élèves de la 2ème compagnie, de L. Borgèse
Valse de la veuve joyeuse, de
Franz Lehar.
Excursion de nos enfants de troupe à
Rouen.
Jeudi
18 juin, nos vaillants enfants de toupe, sont allés visiter la capitale de
Normandie, dont ils ont admiré à loisir les richesses artistiques.
Partis
par le premier train, ils arrivèrent à 9h11 à la gare rue Verte, et, fanfare en
tête, ils se rendirent à la place de l’Hôtel-de-Ville par les rues Jeanne-d’Arc
et Thiers.
Puis,
là, les excursionnistes se divisèrent en plusieurs groupes, le chef de
bataillon Desplats, commandant l’École, le capitaine Shilizzi, les lieutenants
Rivière, Besse, Cotte, Vayre et Collillieux et le médecin-major de 2e
classe Ruchaud, ils visitèrent les monuments et la ville.
A
midi, ils ont déjeuné dans les réfectoires de la caserne Hatry ; vers cinq
heures, un goûter leur fut servi à la terrasse du Café Victor, cependant que la
fanfare exécutait un concert très goûté.
A
6h10, par la gare Saint-Sever, nos enfants de troupe ont quitté Rouen pour
regagner les Andelys où ils arrivèrent à la nuit tombante, faisant leur entrée
en ville aux mâles accents de la marche de Sambre
et Meuse.
On ne
peut que louer M. le commandant Desplats de cette excellente façon d’utiliser
les bonis de l’ordinaire.
L’Impartial du 20 juin 1914.
Juillet
Fête nationale, le 13 juillet.
Le programme :
9h.
grande retraite aux flambeaux, avec le concours de la fanfare de l’École militaire.
Itinéraire :
Hôtel de Ville, place Nicolas Poussin, rues de la Madelaine, Hamelin, de la Pique, de la sous-préfecture,
Brossard de Ruelle, rue Grande, place Nicolas
Poussin, rues Sadi-Carnot, Saint-Jean, de la Boullaye, Victor-Hugo, Roussel-Desfreches.
Concert
au Jardin public de 5h30 à 6h30.
L'Impartial du 4 juillet 1914.
Résultats scolaires.
A l’École militaire, 33 élèves sur 44
présentés ont été admis aux examens du brevet élémentaire, ce succès sans
précédent à l’École, à comparer aux résultats civils, 29/64.
L'Impartial du 4 juillet 1914.
La fête nationale, la revue.
Comme chaque année, au 14 juillet, les
Andelysiens ont acclamé vivement cette fois encore nos jeunes soldats de l’École
militaire préparatoire.
A 9 heures précises, la revue commença et
fut passée en quelques minutes par le commandant de l’École; et sur un
commandement bref du capitaine Schilizzi, les compagnies vinrent se ranger face
à la tribune officielle où avaient pris place M. le sous-préfet, accompagné du
maire, du conseil municipal et des fonctionnaires. La musique de l’École
attaque la Marseillaise que les spectateurs entendent silencieux et tête nue.
Puis une sonnerie de clairon ouvre le ban, et le commandant « au nom du
Président de la République et en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés» remet
la croix de la Légion d’honneur au distingué lieutenant Vayre, de notre École,
ancien officier de chasseurs alpins ; il lui donne l’accolade fraternelle aux
applaudissements de la foule toujours émue de ces cérémonies militaires.
Un nouveau commandement retentit ; et les
élèves vont se masser derrière la halle pour le défilé qui s’effectue, cette
année, non plus en lignes doubles, mais en lignes simples de section à distance
entière. Les alignements sont impeccables et de l’avis de tous, les élèves se
sont vraiment surpassés par leur tenue et leur entraînement. Cette innovation,
due au commandant, de défiler ainsi en lignes simples, sans gradés, fut d’un
heureux effet ; elle montra que nos jeunes soldats, intelligents, disciplinés
savent répondre à l’absolue confiance que l’ont met en eux.
Le salut au drapeau termina cette
brillante cérémonie qui laissera certainement un excellent souvenir dans le
coeur des Andelysiens, toujours heureux d’applaudir nos enfants de troupe et de
saluer dans la joie « de la patrie vivante» le petit drapeau de l’École qui
symbolise ainsi l’armée.
Nous croyons être l’interprète de tous
ceux qui ont assisté à cette belle parade militaire en adressant de vives
félicitations à M. le commandant Desplats et à ses chers enfants de troupe,
toujours en progrès sous son habile direction.
Le défilé terminé, le sous-préfet prend
la parole : il félicite tous ceux qui ont participé à la revue : les gendarmes,
les sapeurs-pompiers, les jeunes élèves de l’École militaire préparatoire.
Il rappelle les souvenirs du 14 juillet
1789, la prise de la Bastille et la fondation de la première ère de liberté. Il
demande qu’on oublie jamais le grand geste libérateur de nos ancêtres et que la
foule de citoyens, accourue aujourd’hui pour acclamer l’armée nationale et le
drapeau, manifeste unanimement sa foi inébranlable dans l’avenir glorieux de la
Patrie et de la République.
Allocution de M. Boiry, Sous-Préfet.
« Je prise certes, à
toute sa valeur, l’honneur qui m’a été fait le jour où l’on m’a offert cette
présidence ; je suis très reconnaissant à M. Hubert de l’aimable attention
qu’il a eue pour moi, mais je ne puis m’empêcher d’apprécier également toute
l’importance du désir qu’ont les élèves qui m’écoutent de s’emparer au plus tôt
de la clef magique des champs et de voir enfin sonner pour eux l’heure de la
liberté.
Dussé-je tomber foudroyé sous les regards
de M. l’inspecteur primaire et de M. le maire des Andelys, dussé-je passer à
leurs yeux pour un saboteur de distributions de prix, j’affirmerai avec la
dernière énergie qu’à ce point de vue je partage entièrement le sentiment qui
anime les petites victimes d’aujourd’hui.
J’éprouve d’ailleurs
quelque répugnance à dérouter ces jeunes cerveaux par le paradoxe. Et n’en
trouveront-ils pas un - eux qui ignorent encore ce qu’est l’esprit de sacrifice
- dans notre attitude à nous qui chantons dès l’aurore que le 14 juillet
commémore la fondation d’une ère de liberté et qui démentons immédiatement en
imposant, le matin, aux soldats l’une des épreuves les plus sévères : celle de
la revue ; en infligeant aux écoliers,
le soir, l’un des supplices les plus raffinés de notre civilisation en mal de
cruauté : le supplice de la verbomanie ?
Je n’attiserai donc
pas l’impatience de mes petits auditeurs en prolongeant par ma faute - ou
plutôt par la faute de celui qui m’a confié cette présidence - une cérémonie
qui leur pèse. Je me garderai encore plus, de leur infliger une dernière leçon
- une leçon qui serait d’ailleurs absolument perdue car les enfants que vous tenez
là par la contrainte, ne sont plus en réalité avec nous. Sans doute, le corps y
est, mais il y a longtemps que l’esprit n’y est plus. Il vagabonde déjà par
monts et par vaux, les ailes d’or du rêve et de la joie l’ont emporté loin
d’ici. Pour les uns, il n’est peut ête encore que sur les bords de la Seine où
sur les flancs du Château Gaillard - pauvre Château Gaillard dont l’histoire
tourmentée les captive autrement moins que les multiples cachettes que sa
colline abrite - ; pour les autres, il musarde déjà au gré de sa fantaisie dans
les bois merveilleux d’ombre et de silence qui font une si prestigieuse
ceinture verte à la petite ville. Mais ici ou là, près ou loin, l’esprit de nos
petits amis s’est envolé. Consolons-nous, nous ne le rattraperons pas.
Je me bornerai donc,
pour respecter une tradition dont je ne discuterai pas toute la tyrannie, à
donner un simple conseil aux enfants qui auront le courage de distraire une
oreille déjà promise à la mélodie de la brise qui passe sur la campagne. Je
leur dirai : profitez largement de vos vacances, elles sont bien courtes ;
laissez de côté toute préoccupation étrangère à votre plaisir et ne prenez que
des tranches minces de devoirs de vacances, juste ce qu’il faut pour apprécier
le charme du cahier que l’on ferme. Que votre bonheur soit sans ombre, qu’aucun
nuage ne vienne ternir votre ciel de joie. Amusez-vous pleinement et de tout
votre cœur ; vagabondez au gré de votre instinct ; prenez en pleine poitrine
l’air frais qui circule sous la voûte des grands bois, l’air léger qui passe
sur la Seine dans sa vallée, mais surtout ne prenez pas en regardant notre
grand fleuve une leçon de parresse ; n’imitez pas sa douce nonchalance. Cela
nuirait à la cure de grand air que je vous recommande. Remuez-vous au contraire,
faites-vous des poumons, faites-vous des muscles.
Et le conseil que je
donne aux garçons, je le donne également aux filles. J’en demande bien pardon à
vos éducateurs, mais le règne exclusif du rêve et des pures spéculations
intellectuelles, - spéculations qui étaient de bon ton dans les établissements
d’enseignement au temps de ma très lointaine jeunesse -, ce règne là est bien
fini.
Le fort en thème -
orgueil de nos classes - est irrémédiablement déchu de sa suprématie d’antan et
je préviens charitablement les jeunes filles qui se sentent des dispositions à
devenir coquettes ou bas bleus que la mélancolie et les poses alanguies sont
entièrement passées de mode. Tout ce passé archaïque n’inspire plus que le
dédain le plus franc à nos sportswomen vigoureuses et entraînées et la
commisération impitoyable de nos athlètes scolaires dont le torse bronzé, les
bras noueux et les jambes nerveuses sont le meilleur titre de gloire. Le règne
de demain, mes amis, sera le règne du muscle.
Et, laissant de côté
tout ce que fatalement il peut y avoir d’excessif dans cette réaction à ses
débuts, je ne craindrai pas d’affirmer que pour nous elle était nécessaire ; il
était même temps qu’elle se fît jour.
Nous touchons là,
Messieurs, au problème angoissant de notre vie nationale. Puisque la natalité
est si faible dans notre beau pays si riche, puisqu’il y fait si bon vivre
qu’on veut tout sacrifier à son égoïsme et ne rien retrancher à son aisance, il
faut au moins que la qualité se substitue à la quantité. Il nous faut des mamans
saines, fortes, et non des poupées ou de délicieux saxes pour vitrines. Il nous
faut des gars solides, des hommes musclés, et non des snobs ou des dangers.
Nous avons assez d’une jeunesse dont l’élite, sous prétexte de distinction et
d’intellectualité, de vie purement spéculative, de détachements de nos misères
journalières, a trop souvent mis sa coquetterie à s’empoisonner d’alcool, de
morphine, de cocaïne ou d’opium. Le temps de Charlotte et des Werther est
révolu. Tout cela n’est que du théâtre ; or, il nous faut vivre et un pays
comme le nôtre ne peut pas vivre que de fictions. Il nous faut des hommes, il
nous faut des tempéraments, il nous faut des caractères. A défaut du nombre, je
le répète, il nous faut la valeur : si nous n’avons ni l’un ni l’autre, il nous
faut disparaître. Et nous ne voulons pas consentir à notre déchéance. Je suis
sûr, Messieurs, qu’il n’est pas un seul d’entre vous qui, à cette heure, ne
pense comme moi.
Voilà pourquoi,
jeunes gens et jeunes filles, je vous demande de mettre à profit le temps de
vos vacances pour devenir des êtres forts et robustes, des être aguerris et
bien équilibrés. Tout le monde y trouvera son compte. Le Pays d’abord ;
l’enseignement ensuite. Vous reviendrez à vos maîtres plus frais et dispos,
l’oeil plus vif, l’oreille plus attentive, l’esprit plus reposé. Et le génie
impérissable de notre race n’aura rien perdu je vous l’assure, par cette
méthode nouvelle, de son éclat et de son rayonnement dans le monde. Vos joues y
auront gagné en couleurs, petits enfants de France, et vous nous aurez permis
de donner à l’étranger, qui nous observe, une leçon de ténacité, de
clairvoyance et de patriotisme. Nous aurons ainsi prouvé, par le plaisir et par
la joie, que la France sait se ressaisir quand il en est besoin et se rénover.
Nous aurons prouvé que la France n’est pas un pays qui s’enferme dans une
formule pour en mourir et qu’elle entend plus que jamais tenir son rang et
demeurer la première et la plus belle nation de la terre.»
Cette brillante
allocution, pleine d’à-propos et d’originalité, fut interrompue à plusieurs
reprises par de nombreux applaudissements. Ce qui dut être certes le plus
agréable à l’orateur, c’est l’attention soutenue que prêtèrent à ses sages
paroles la plupart de nos jeunes andelysiens et andelysiennes ; beaucoup
d’entre eux, certes, ne manqueront pas de les mettre à profit.
L’Impartial du 18 juillet 1914.
Un décès.
Le 26 juillet décès de M. Jean Leroy,
professeur à l’École militaire, 41 ans et 10 mois.
La distribution des prix.
C’était
hier jeudi, le 30 juillet, la distribution solennelle des prix aux élèves de
notre École militaire préparatoire, sous la présidence de M. le général Tassin,
commandant le 9e brigade d’infanterie, et les 2e, 5e
et 6e subdivisions assisté de M. le commandant Desplats, MM. Boiry,
sous-préfet, Milliard sénateur, Sarrazin, conseiller général, Lainé, maire des
Andelys, Hugot, conseiller d’arrondissement, Adam, Leroux, Simon et Roseau,
conseillers municipaux et nombre de notabilités avaient tenu à donner une
marque de l’estime et de la sympathie qu’ils portent aux officiers, aux
professeurs, à tout le personnel et aux élèves de notre École militaire.
Sous
le grand préau, artistement décoré de fleurs, de guirlandes et de feuillage,
prennent place de nombreux spectateurs dont beaucoup de dames ; à l’arrivée du
général Tassin, la fanfare joue la Marseillaise, dont les paroles s’adaptent si
éloquemment à la situation actuelle ; aussi jamais n’avons-nous ressenti une
telle impression en entendant s’envoler vers la frontière menacée les strophes
de Rouget de l’Isle. Le commandant Desplats prend le premier la parole pour
présenter ses hommages au général Tassin et remercier tous ceux qui ont répondu
à son invitation ainsi que les nombreux donateurs de volumes de prix. Monsieur
Bertin, professeur, prononce ensuite un discours remarquable dans lequel il
trace à nos chers enfants de troupe un emploi judicieux de leur temps de
vacances. Après l’allocution toute vibrante de patriotisme du général Tassin,
le capitaine Schilizy, puis M. Fine, professeur, donne lecture du palmarès.
La
distribution des prix se fait rapidement et puis vient la partie récréative ;
chants, monologues, pièces dramatique et comique se succèdent sous les yeux
d’un public charmé, qui ne ménage pas ses applaudissements aux jeunes artistes.
La
fête se termine par une série d’exercices d’éducation physique et un défilé qui
laissent le public sous l’impression la plus agréable et la plus réconfortante
à la fois.
A
tous, commandant, officiers, professeurs, sous-officiers, soldats et élèves de
notre École militaire, nous adressons nos très vives félicitations jointes à
nos remerciements.
L’Impartial du 1 août 1914
Août
La Guerre.
Voir en annexe l’appel à la nation
française et l’ordre de mobilisation générale parus le 5 août 1914
Un héros.
On a lu aux Dépêches officielles, l’acte de merveilleux sang-froid accompli par
le lieutenant Césari, ancien élève de notre École militaire, bien connu des
andelysiens qui ont admiré ses vols, l’an dernier, à Mantelle-Aviation.
Un mois après cette visite, le lieutenant
Césari était victime d’un grave accident aux environs de Niort. A la suite d’un
atterrissage malheureux, son appareil culbuta contre un arbre et l’aviateur eut
la mâchoire fracassée. On le transporta à l’hôpital de Niort où il se rétablit
assez vite. Le gouvernement lui décerna peu après la Croix de la Légion
d’honneur.
L'Impartial du 19 août 1914.
Septembre
Nos blessés.
Les
lieutenants Besse, Cotte et Rivière de notre École militaire ont été blessés
par des balles allemandes qui, fort heureusement, n'ont pas atteint d'organe
essentiel chez aucuns d'entre eux, tous sont à l'heure actuelle en bonne voie
de guérison.
Pour nos soldats.
Appel
aux françaises :
“ École
militaire des Andelys, le 28 septembre 1914,
La presse
vient de faire un appel à toutes les bonnes volontés des familles de France en
vue de l’envoi aux militaires des armées d’un tricot ou d’un gilet de laine.
Cette
oeuvre, dont le but des plus louables est de nature à donner plus de bien-être
aux militaires actuellement aux armées. Elle doit être encouragée et facilitée
par l’autorité militaire.
En
conséquence j’ai l’honneur de vous faire conaître que les dons de cette nature
seront reçus à l’École militaire des Andelys laquelle les adressera à la sous-intendance
militaire à Vernon, qui acheminera ces ballots sur les dépôts de distribution.
Le
Capitaine commandant d’armes. L.
Rolland.”
L’Heure
de la Victoire appoche.
On
peut juger, d’après les communiqués officiels, de la violence et de l’étendue de
cette bataille de l’Aisne, sans précédent dans l’histoire des peuples.
Cette
lutte de géants, commencée le 13 septembre, c’est-à-dire depuis dix-sept jours,
impose à nos troupes des efforts incessants et surhumains ; on a le sentiment
que les Allemands jouent leur va-tout et qu’avant de battre en retraite ils
sont animés de l’énergie du désespoir.
Avec
tous les Français, qui ont remis leur sort entre les mains du généralissime,
nous avons la ferme conviction que l’heure de la victoire est proche.
En
Belgique, en Prusse orientale, nos alliés les Belges et les Russes remportent
succès sur succès. Outre les renforts anglais et canadiens qui nous arrivent
chaque jour, on a l’impression que le moment est arrivé pour les puissances
neutres de se prononcer contre l’Allemagne et de nous procurer enfin “
l’élément formidable” de la victoire suprême.
Telle
est, auhourd’hui, la situation - de quoi demain sera-t-il fait ? Nous ne
pouvons le préjuger - . Mais déjà nous savons que l’Allemand a détourné la
tête, déjà ses troupes de deuxième ligne ont organisé défensivement des
positions de repli sur la Meuse et la Sambre. Ceux qui n’ont jamais cessé
d’avoir confiance envisagent avec allégresse comme enfin prochaine l’heure où
notre sol national ne sera plus souillé.
L’Impartial
du 30 septembre 1914.
Octobre
Brillantes promotions.
Nous
apprenons avec une légitime fierté que plusieurs de nos concitoyens ont été
promus sur le front :
Les lieutenants Rivière et Leguillette
de l'École militaire ont été promus capitaines.
L'adjudant Istria et le sergent-major
Georges Peyrières sont nommés sous- lieutenant.
A tous
nous adressons nos plus chaleureuses félicitations.
A l’École militaire.
Lundi
dernier avait lieu la rentrée à notre École militaire.
Aucun
élève nouveau ne sera admis avant la fin des hostilités ; aussi l’effectif
n’est-il que d’environ 280 élèves.
En
remplacement du chef de bataillon Desplats qui, jusqu’à cette heure, a été
épargné par les balles et les obus, le commandant Baudot est placé à la tête de
l’école ; les adjudants Bais, Leblay, et plusieurs sous-officiers de l’armée
territoriale, sont nommés adjudants et sergents instructeurs.
L’adjudant
Blais est notre ami, le dévoué instituteur de Boisemont, du 22e
territorial, parti comme sergent dès le premier jour de mobilisation ; nous le
félicitons vivement de l’heureux choix dont il a été l’objet.
L’Impartial
du 14 octobre 1914.
Novembre
L'École militaire de Montreuil aux
Andelys.
Au
mois de septembre, alors que l'ennemi était aux portes de Paris, le personnel
de l'école de Montreuil-sur-Mer, ses officiers et son brave commandant Poivre
furent dirigés vers Billon (Puy de Dôme), où ils devaient rester jusqu'à
l'achèvement de la bataille du Nord ; en attendant ce jour tant désiré ils vont
résider de nouveau pendant quelques jours à l'École militaire des Andelys, où
ils sont arrivés hier après-midi ( le 10 novembre).
Le général Goiran inspecte l'École
militaire.
Décembre
Le
plus jeune adjudant de France.
C'est
certainement le jeune Raoul Recoupé, ancien élève de l'École militaire des Andelys, engagé le 18 juin dernier et
seulement âgé de 18 ans 4 mois et 16 jours au moment de sa nomination. Promu
sergent pour sa belle conduite au feu, il fût nommé adjudant un mois après sur
le champ de bataille à la suite d'une charge à la baïonnette où il fit des
prodiges de valeur à la tête de sa section.
Voilà
un élève de notre École militaire qui fait honneur à ses professeurs, à ses
instructeurs et à son pays.
Des légumes frais.
Une
adjudication pour l’année 1915 de légumes frais et pour un montant approximatif
de 1 800 F.
Voir
l’annonce en annexe.
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