Février
Une
naissance.
Guy-Raymond-Gabriel, fils de
Gabriel-Jean-Albert Veillot, sergent à l’EMP, rue Lavoisier et de Mélanie-Marie
Lebrun.
Avril
De nouveaux droits à la candidature d’admission aux EMP.
École Militaire Préparatoire d’Enfants de
Troupe.
Beaucoup de réservistes ignorent encore
les droits que leur a accordé la loi du 28 juin 1929 étendant pour eux le
bénéfice d’admission de leurs fils dans les écoles militaires préparatoires.
D’autre part certaines catégories de
militaires et de réservistes peuvent en outre faire admettre leurs fils soit à
l’École militaire enfantine Hériot, soit à la qualité d’enfant de troupe dans
la famille.
En vue de diffuser les avantages que ces
établissements offrent aux intéressés pour l’éducation de leurs enfants, le
ministre de la Défense nationale vient de publier une notice dont les
renseignements peuvent se résumer ainsi :
A. Admission dans les écoles militaires
préparatoires.
Les écoles militaires préparatoires sont
des établissements scolaires où peuvent être admis les fils de militaires des
armées de Terre, de l’Air et de Mer en activité, retirés de service (retraités,
réformés, réservistes ou décédés).
Suivant leurs aptitudes les élèves
suivent l’enseignement primaire supérieur, technique ou général, ou
l’enseignement secondaire. Ils sont orientés vers les carrières de l’armée et
reçoivent une formation qui leur permet de se présenter dans de bonnes
conditions aux concours d’admission aux grandes écoles militaires et aux écoles
de sous-officiers, élèves- officiers.
L’enseignement y est donné par un corps
choisi de professeurs civils détachés par le ministère de l’Instruction
publique.
Tous les frais d’entretien (nourriture,
trousseau, etc...) et les frais d’études et de fournitures scolaires sont à la
charge de l’État.
Les élèves sont admis à voyager au tarif
militaire sur les chemins de fer et peuvent ête soignés dans les hôpitaux
militaires.
En échange de tous ces avantages, les
élèves doivent contracter, à l’âge de 18 ans, un engagement de 5 ans avec
prime. Un sursis d’engagement est accordé à ceux d’entre eux qui préparent le
concours d’admission à une grande école militaire.
Les candidats doivent satisfaire aux
trois conditions suivantes :
1°.- Etre âgés de moins de 14 ans au
premier août de l’année de l’admission ;
2°.- Etre titulaires du certificat
d’études primaires élémentaires ou avoir suivi pendant un an la classe de
sixième dans un établissement d’enseignement secondaire et être apte à entrer
en cinquième.
3°.- Obtenir la moyenne exigée à l’examen
annuel d’admission. Cet examen aura lieu en 1932, le lundi 18 juillet.
Il existe 6 écoles militaires
préparatoires, à Rambouillet (Seine-et-Oise), aux Andelys (Eure), à Autun
(Saône-et-Loire), à Billom (Puy-de-Dôme), à Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard) et à
Tulle (Corrèze).
Les candidats sont affectés autant que le
permet le nombre de places disponibles, à l’école la plus proche du domicile
des parents. Les élèves jugés aptes à recevoir l’enseignement secondaire sont
affectés au cours secondaire de l’École d’Autun. Les élèves qui se destinent à
l’enseignement technique sont dirigés sur l’École militaire préparatoire de
Tulle (Corrèze) après deux années d’études.
B. Ecole enfantine Heriot.
L’École militaire enfantine a été fondée
par le commandant Heriot. Elle reçoit les fils de militaires de l’armée de
terre que leur situation range dans l’une des catégories suivantes :
1°.- Orphelin de père ou de mère, fils
d’officiers subalternes, de sous-officiers, caporaux et soldats en activité,
tués à l’ennemi ou décédés de maladies contractées en service des suites de
blessures de guerre ou retirés du service avec une pension de retraite ou de
réforme ;
2°.- Fils d’officiers subalternes, de
sous-officiers, caporaux et soldats en activité, dans la même situation que
ci-dessus, appartenant à une famille d’au moins quatre enfants ; six enfants
pour les officiers ;
3°.- Fils de mutilés titulaires d’une
pension d’invalidité d’au moins 70%.
Les candidats doivent être âgés de 5 ans
au moins et de 13 ans au plus au premier août de l’année de leur admission.
Les élèves reçoivent l’enseignement
primaire élémentaire. Chaque année l’école obtient de très beaux succès aux
examens du certificat d’études, les élèves sont présentés à l’examen
d’admission aux écoles militaires préparatoires.
Des religieuses de l’ordre de Saint
Vincent de Paul donnent leurs soins aux très jeunes enfants.
Les élèves de l’Ecole Hériot jouissent
des mêmes avantages que leurs aînés des Ecoles Militaires Préparatoires
(gratuité de l’entretien et des études, voyage au tarif militaire,
hospitalisation).
En été, aux grandes vacances, les enfants
qui ne peuvent être reçus par leur famille sont envoyés à Castel-Port-Mer, dans
une villa.
C.
Enfants de Troupe dans leur famille.
La
qualité d’enfant de troupe dans la famille est réservée:
1°.-
Aux fils des soldats, caporaux ou brigadiers, sous-officiers officiers
subalternes ou assimilés qui peuvent être rangés dans une des catégories
suivantes:
En
activité de service, tués à l’ennemi ou décédés des suites de blessure de
guerre ou de maladie contractée au service, retirés du service avec une pension
proportionnelle, une pension de retraite ou une pension de réforme, retirés du
service après avoir par engagement ou réengagement 5 ans de service au moins au
delà de la durée légale (services de guerre non compris).
2°.-
Aux fils des officiers supérieurs ou assimilés décédés.
Les
candidats doivent être âgés de deux ans au moins et de 13 ans au plus au
premier août de l’année d’admission.
Les
enfants de troupe restent dans leur famille jusqu’à leur entrée dans les écoles
militaires préparatoires. Les familles ont intérêt à présenter leurs enfants à
l’examen annuel d’admission dès qu’ils sont titulaires du certificat d’études
primaires élémentaires. Les enfants de troupe qui obtiennent la moyenne exigée
à l’examen d’admission aux écoles militaires préparatoires sont admis par
priorité sur les autres candidats.
Les
enfants de troupe voyagent au tarif militaire sur les chemins de fer. Il
reçoivent gratuitement les soins des médecins militaires et peuvent être
hospitalisés aux frais de l’État.
Les
familles perçoivent les allocations suivantes :
100
F pour chaque enfant de 2 à 5 ans ; 150 F de 5 à 8 ans ; 180 F de 8 à 13 ans.
Pour
tous renseignements sur les formalités à remplir les familles des candidats
peuvent s’adresser au général commandant le premier groupe de subdivisions à
Rouen et dans tous les corps de troupe ou brigade de gendarmerie.
Pour
l’année 1932 les demandes d’admission doivent être adressées avant le 1er
mai prochain au général commandants les subdivisions. Ces demandes établies sur
papier libre, doivent indiquer la situation du père, les noms, prénoms et dates
de naissances de l’enfant.
Juillet
Le 14 juillet.
La
fête nationale a obtenu un très vif succès. Commencée la veille par une
retraite, à laquelle prêtait son concours la clique des sapeurs-pompiers, elle
s’est continuée, jeudi matin, tout d’abord par une distribution de pain aux
indigents, puis par la revue traditionnelle des troupes, gendarmes et pompiers,
par M. le chef de bataillon Mège, commandant l’École militaire. Au cours de la
prise d’armes, eut lieu la remise de la Médaille militaire à M. Paul Rouen,
sergent au corps des sapeurs-pompiers. Comme toujours, de nombreuses
personnalités étaient présentes sur la place Poussin ; on remarquait notamment
: MM. Beillard, sous-préfet ; Hugot, maire ; Bréard, conseiller général ;
Pesant, conseiller d’arrondissement ; plusieurs conseillers municipaux, fonctionnaires,
officiers de réserve, anciens combattants, vétérans de 1870-1871, etc ...
Enfin,
l’imposant défilé se déroula aux sons entraînants de l’excellente fanfare, puis
les troupes regagnèrent l’École. Nous donnons, d’autre part, la liste des
diplômes qui furent ensuite remis.
Selon
une heureuse tradition, la fête se poursuivit l’après-midi par un grand meeting
sportif, dont il convient de féliciter les dévoués organisateurs. Ajoutons que
M. l’adjudant Lejeune a droit aux plus vives félicitations, pour sa magistrale
leçon d’éducation physique.
En
présence de nombreuses personnalités, eurent lieu au jardin public de
véritables prouesses sportives, ainsi qu’on en jugera par le palmarès que nous
reproduisons ci-après.
La
musique de l’École militaire, fort bien dirigée par son chef M. Gide, fit
entendre, au cours de ce meeting, quelques morceaux brillamment enlevés.
Palmarès.
Clubs engagés.
Club
Sportif Carel et Fouché C.S.F.C. ; Club Athlétique d’Oissel, C.A.O. ;
Football-Club Rouennais, C.S.R. ; Touristes Elbeuviens, T.E. ; Etoile Sportive
Pont-Saint-Pierre, E.S.P. St-P. ; Vascoeuil Foot-ball Club, V.F.C. ; École
militaire des Andelys, E.M.A. ; Club Sportif des Andelys, C.S.A. ;
Sporting-Club Universitaire de France, S.C.U.F. ; Alsacienne-Lorraine de Paris,
A.L.P.
60
mètres juniors : 1, Thomas ; 2, Deneuville ; 3, Dupas, (tous trois E.M.A.) ; 4,
Le Tocquin (V.F.C.) ; 5, Delarive, (C.A.O.).
............
1, FCR; 2, S.C.U.F.; 3, A.L.P.; 4, Carel et Foucher ; 5, Elbeuf.
Le
soir, tout s’acheva par un beau feu d’artifice, tiré au jardin public et un
grand bal, organisé sur la place. Au cours du feu d’artifice, la clique des
sapeurs-pompiers donna quelques morceaux, sous la direction du sergent Sanson.
Inutile
d’ajouter que le bal ne manqua pas d’amateurs, et qu’il se prolongea jusqu’à
une heure avancée de la nuit.
Remerciements
:
Le
président du conseil d’administration du C.S.A. remercie très sincèrement les
personnes qui par leur présence ou l’envoi de prix ont aidé à la réussite de
leur meeting. M. le préfet de l’Eure ; M. le sous-préfet de l’arrondissement ;
M. Bréard, conseiller général ; M. Hugot, maire de la municipalité ; MM. le
commandant, officiers, sous-officiers de l’École militaire ; la société
Holophane ; MM. Bard, Briard, Bruno, Bondu, de Beuil, Champsaur ; Chevallier,
Delalonde, Desmont, Dr. Dimey, Douville, Jolibois, Josse, Larcher, Priez,
Renard, Rousselin, Senez, le Syndicat d’initiative, Ventelon et Webert. Les
anonymes.
Des résultats
scolaires.
Nous
apprenons avec plaisir le succès remporté par Mlle Roze, fille de notre
sympathique adjudant-chef de l’École militaire, au concours d’entrée à l’École
normale d’instituteurs d’Evreux, où elle a été admise avec le numéro 8.
A
l’École Militaire :
Brevet
élémentaire : reçus : Bazinet, Boyer, Berhelon, Canteneur, Cornemillot,
Damoy,Genoux, Georget, Goëlan, Lamlard, Le Guen, Paulmier, Rousseau, Ruaux.
Brevet
d’enseignement primaire supérieur : reçus:
Boyer, Canteneur, Cornemillot, Damoy, Genoux, Georget, Leguen, Paulmier,
Rolland, Rouselan, Rousseau, Ruaux.
Distribution des
prix.
Cette
cérémonie a eu lieu, samedi après-midi, sous la présidence de M. l’intendant
général Pégaz-Blanc, directeur de l’Intendance de la 3e région.
Après
une vibrante Marseillaise, enlevée par la fanfare, eut lieu, selon une
émouvante tradition, l’appel des anciens élèves morts au champ d’honneur.
La
chorale, fort bien dirigée par M. Dubois, exécuta ensuite : Mon Pays, Mon
Drapeau, de Gadenne. Puis M. le professeur Maillac, fit, avec éloquence, le
discours d’usage.
La
fanfare donna encore La Montagne d’Argent ; puis M. l’intendant général,
président, prit la parole ; son allocution, pleine des meilleurs conseils pour
la jeunesse fut vivement goûtée du nombreux public.
Nous
publions, d’autre part, l’allocution de M. Maillac.
«
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Lorsque
M. le chef de bataillon commandant l’École a bien voulu me désigner pour
prendre la parole en ce jour, j’ai senti combien serait périlleux pour moi cet
honneur. Comment me présenter devant devant vous après ce que vous avez eu la
fortune d’entendre les années précédentes ? S’ils ont comme moi retardé
l’heureux moment de votre liberté, du moins l’ont-ils fait avec une grâce et un
charme dont je me sens incapable. la littérature possède des agréments même
pour les jeunes. La science aride pour les débutants ne peut procurer les joies
qu’à l’homme qui l’a dans une certaine mesure approfondie. Malheureusement pour
vous mon incapacité littéraire et prendre le risque d’intervenir un jour de
distribution des prix, devant un jeune auditoire n’est pas une chose facile.
Deux écueils se présentent à celui qui veut le tenter. Etre trop simple
conduit à une vulgarisation banale ; mais
garder le ton trop élevé qui convient à la plupart de ces questions c’est se
condamner à n’être pas écouté.
J’ai
donc décidé d’emprunter mon sujet à l’histoire des sciences. Votre attention et
votre indulgence seront ainsi plus faciles à obtenir sur ce terrain moins ardu.
Je
me propose de vous montrer aujourd’hui le splendide développement des sciences
mathématiques et de la physique en France à l’heure actuelle.
Je
n’ai pas la prétention d’être complet, ce n’est pas dans ce modeste discours
que je puis tout dire. D’ailleurs ma documentation serait insuffisante je ne
dirai donc que le principal et m’attacherai simplement à vous indiquer l’œuvre
des plus grands savants de la France contemporaine.
Je
serai heureux, si je puis de cette façon vous faire mieux aimer notre beau
pays, que certains disent en déclin et qui, vous allez le voir, n’a jamais
possédé une telle richesse intellectuelle.
Lorsqu’on
fait l’étude des civilisations, on constate un parallélisme remarquable entre
les développements des lettres, des arts et des sciences. Les peuples les plus
raffinés, les plus artistes, ont été aussi les plus savants.
L’antiquité
égyptienne et grecque nous en fournit des exemples éclatants. A côté de ses
poètes et de ses sculpteurs, Euclide, Thalès, Aristote, Archimède et beaucoup
d‘autres dont on doit d’autant plus reconnaître la valeur, qu’ils ont obtenu
des résultats et cela avec les moyens très rudimentaires que leur fournissait
la science à son début. C’est que dans ces périodes de grande activité de
l’esprit, chacun dépense son talent suivant ses aptitudes ; toutes les branches
de l’activité humaine y trouvent leur profit.
Cette
vérité n’a jamais été mieux mise en évidence qu’à notre période contemporaine.
La France est en ce moment le siège d’un mouvement littéraire et artistique
très intense. Parallèlement nous y assistons à une activité scientifique très
développée. Loin de moi la pensée de la comparer à celle de nos voisins. Se
demander si telle science est bien française ou étrangère est faire preuve d’un
chauvinisme déplacé. On peut toujours répondre qu’une science n’a pas de nation
et que les savants de tous les pays contribuent à son progrès.
Parmi
les noms de savants que je vais citer beaucoup vous sont déjà connus ; et celui
qui domine toute la science française dans l’ordre des mathématiques est Henri
Poincaré.
Il
n’est pas une branche des sciences exactes qu’il n’ait approfondie pas une
qu’il n’ait fait progresser. C’est qu’il ne fut pas seulement un savant de
génie, mais en même temps un grand travailleur. Un de ses biographes a pu dire
de lui : « En considérant son activité, le nombre des questions qu’il a traitées
; l‘ensemble des idées originales qu’il a répandues, les conceptions nouvelles
de la science qu’il a si rapidement pénétrées, on est sûr qu’il n’a pu se
reposer un seul instant dans sa vie ».
C’est
qu’on ne naît pas savant comme l’on naît artiste : les aptitudes naturelles
doivent se développer par un long labeur. Henri Poincaré s’est occupé
d’analyse, de mécanique céleste, de physique mathématique. Toutes ses
contributions sont remarquables et importantes. Jeune encore, presque au début
de sa carrière, il s’occupe des courbes définies par des équations
différentielles.
Depuis
Cauchy on s’était toujours placé au point de vue analytique qui consiste à
introduire des fonctions au seul point de vue réel. Plus tard étudiant les
équations linéaires à coefficients algébriques, il trouve les fonctions
fuchsiennes ; c’est sa découverte capitale.
En
mécanique céleste il marche sur les traces du grand Lisserand. Ses travaux sur
le problème des trois corps qui est le fondement de la théorie des
perturbations sont connus de tous. Il s’est aussi occupé du problème de la
stabilité des systèmes. Un groupe de planètes gravitant autour d’un astre
central reprendra-t-il périodiquement les positions qu’il a déjà eues, ou au
contraire tendra-t-il toujours à s’en éloigner pour n’y plus revenir ? Ce
problème est hérissé de difficultés. « Elles tiennent dit Poincaré lui-même à
la nature ......... avec son pénétrant esprit critique. Henri Poincaré a aussi
occupé pendant longtemps la chaire de physique mathématique à la Sorbonne. Tous
ses cours sont remplis de nouveautés. Il a abordé tous les sujets développant
ses recherches sur chaque difficulté théorique qu’il rencontrait. Ses travaux
les plus importants sont ceux de la théorie mathématique de la lumière et de
l’électricité. Il étudie chaque détail et compare les théories de Helmholtz et
de Lorence ; il aborde la mécanique nouvelle.
On
peut dire qu’il fut le précurseur d’Einstein, je ne crains pas d’exagérer en
disant qu’il fut le plus grand savant du début du siècle.
Une
figure connue de la physique mathématique est celle de M. Boussinesq. Parti du
niveau le plus humble de l’enseignement, il a su s’élever aux plus hauts
sommets. Son œuvre diffère de celle de M. Poincaré ; elle est moins vaste et
surtout plus spécialisée. Mais M. Boussinesq est un maître dans la partie de la
science qu’il a explorée. Ses premières recherches se sont portées sur la
théorie de la chaleur ; puis il a consacré presque tout le reste de sa vie à
l’étude de l’hydraulique ; il est devenu célèbre dans le monde entier par ses
travaux sur les mouvements des liquides dans les tuyaux à grandes sections et
les canaux ouverts ; travaux d’où il a tiré une théorie sur les cours d’eaux,
rivières et leurs ressauts.
M.
Boussinesq est aussi un philosophe. Son œuvre entière est pénétrée d’idées
philosophiques, parmi lesquelles domine le principe de la simplicité : «
l’hypothèse la plus simple doit expliquer les phénomènes de la nature »
principe second, qui avait déjà suggéré aux anciens l’idée du mouvement
circulaire et uniforme des astres, d’où est née avec quelques modifications
l’astronomie moderne. C’est encore ce principe qui fit admettre par Fermat sa
loi du temps minimum dans la marche des rayons lumineux, loi confirmée par
l’expérience.
A
côté de ces deux grands noms, on peut relever ceux de Duhem, professeur à
Bordeaux, mort il y a peu d’années, qui s’est occupé surtout de la
thermodynamique et de la chimie physique, Darboux dont les travaux sur la
géométrie infinitésimale ont considérablement agrandi le champs des
reconnaissances, Hermitte connu surtout pour ses études sur les fonctions et
principalement les fonctions elliptiques.
A
l’heure actuelle une pléiade de savants plus jeunes représentent l’école
mathématique française. M. Painlevé a condensé ses premières recherches dans un
ouvrage intitulé : « Leçons sur la théorie analytique des équations
différentielles » qui contient des résultats fondamentaux. Ses études sur le
frottement qu’il a présentées dans son cours de mécanique de l’Ecole
Polytechnique donnent aussi sur ce point des apercus nouveaux.
On
doit aussi citer M. Picard dans le domaine de l’analyse. Ce dernier fait partie
depuis quelques années de l’Académie Française.
M.
Emile Borel est un grand savant et en même temps un grand animateur. Il a groupé
autour de lui quelques jeunes mathématiciens dont beaucoup furent ses élèves.
Il les a initiés à la théorie des fonctions, a cultivé leur goût pour ces
recherches, et a entrepris avec eux la publication d’une série de monographies
sur ce sujet. Chacun y apporte sa contribution et beaucoup de ces volumes sont
de M. Borel lui-même. Ses principaux collaborateurs sont en France MM;
Lebesque, Baires, Frechet, Montel et Zoletti.
L’Analyse
fonctionnelle et le calcul des variations ont trouvé de même dans notre pays
des activités. M. Hadamard et ses disciples: MM. Lattes, Frechet et Paul Lévy.
J’ai parlé tout à l’heure de physique mathématique avec MM. Poincaré et
Boussinecq. Chose étrange, la France, patrie de Gay-Lussac, Arago, de Regnault
et de Foucault semble depuis une quarantaine d’années pauvre en
expérimentateurs. C’est que la physique fait un si grand appel aux sciences
exactes qu’il est impossible actuellement d’être physicien si l’on est déjà
mathématicien, au moins dans une certaine mesure. On est ainsi tenté de
considérer la physique comme une science déductive.
L’appareil
mathématique fait perdre de vue le laboratoire et la physique a fait ses
premiers pas où il faut toujours revenir. La plus belle des théories apportée
par les ........ on a parlé avec juste raison de leur détresse, et la campagne
montée pour eux a porté quelques fruits mais insuffisants.
Malgré
ces conditions défectueuses de travail, la France peut se montrer fière de
posséder des physiciens de valeur.
Parmi
eux, citons en premier lieu MM. Lippmann et Curie. Avant ceux-ci, Pasteur qui
vous est surtout connu pour ses travaux en biologie, avait débuté par des
études sur la dissymétrie cristalline. M. Lippmann dès ses premiers travaux
crée une science nouvelle: l’électrocapillarité. Ce qui caractérise surtout la
manière de M. Lippmann c’est une étroite alliance des considérations théoriques
et de la réalisation expérimentale; je veux dire l’appel aux grands principes
de la Physique, tirés peu à peu par une induction d’expériences très nombreuses,
et leur mise en application pour de nouvelles découvertes. M. Lippmann est
aussi le modèle du savant désintéressé, faisant de la science en artiste,
méprisant toute tendance utilitariste. A
un ami qui lui faisait remarquer quelle source de profits pouvait être une de
ses découvertes, il répondit : « Une fois la découverte faite, cela ne me
regarde plus.» Ce n’est pas qu’il méprise les applications de la science, mais
il ne conçoit pas que le rôle du savant soit celui de l’ingénieur. Par contre
il déplore que celui-ci ne prête pas une intention suffisante aux travaux de
celui-là. En puisant davantage aux sources du savant, le technicien avec son
sens pratique, transformerait en applications utiles les idées désintéressées
du premier. Lippamnn a tiré du principe de la conservation de l’électricité, la
démonstration d’un certain nombre de phénomènes nouveaux. Il a doté
l’Astronomie de dispositifs perfectionnés. Il est enfin célèbre par sa méthode
interférentielle de photographie des couleurs.
Plus
connu du grand public est le nom de Pierre Curie. Ce qui est le plus curieux
dans la vie de ce savant, c’est son éducation. Ses études, au sens où on
l’entend d’ordinaire furent très irrégulières. Il n’avait guère fait
d’exercices d’école et ne témoignait aucun goût pour eux. Par contre, il aimait
la nature et il était dès sa jeunesse, un observateur pénétrant. Ses premiers
travaux furent effectués dans les conditions les plus défectueuses possibles.
Ce ne fut d’ailleurs que lentement et difficilement qu’il obtint la place qu’il
méritait et dont il avait besoin pour vivre. La gloire lui était déjà venue de
tous côtés de l’étranger, lorsqu’on se décida à le nommer professeur à la
Sorbonne. Ce n’était pas ce qu’il voulait: « Je demande un laboratoire,
disait-il, et l’on me donne une chaire.»
Ses
travaux portent sur l’électricité, le magnétisme, la chaleur, la symétrie dans
les phénomènes physiques; et enfin, ce qui a rendu son nom immortel, il a
surtout porté ses recherches sur les substances radioactives en collaboration
avec sa femme, et son frère que j’ai eu le bonheur d’avoir pour professeur à la
Faculté des Sciences. Ses découvertes ne sont pas seulement sur ce point
intéressantes en elles-mêmes, mais surtout dans leurs conséquences. La
radioactivité fut le point de départ d’une série de révolutions en physique, au
cours desquelles toutes nos idées traditionnelles sur la matière, l’énergie, la
force et même le temps, ont subi des changements profonds. Un savant suisse, M.
Einstein, professeur à Berlin, étudiant les particules animées de grandes
vitesses inconnues jusqu’alors dans la nature, en a conclu à une théorie
nouvelle, âprement discutée, qui a d’ardents défenseurs et d’habiles
détracteurs: je veux parler de la Relativité. Je ne ferai pas un exposé de cette
question très difficile, dont on a beaucoup parlé sans trop la comprendre. Je
tiens seulement à vous dire que des savants français y ont apporté une large
contribution. M. Paul Langevin a développé la doctrine de l’inertie, et dans
son célèbre cours au Collège de France, en 1921, il a donné un exposé nouveau
de la mécanique, déduite du principe de la relativité joint à celui de la
conservation de l’énergie. Sans hypothèse nouvelle, il a réussi à faire rentrer
la physique toute entière dans la mécanique.
Dans
le même ordre d’idées, il faut citer le nom de M. Pierre Weiss, c’est à lui que
l’on doit la notion de magnéton, appelée peut-être à révolutionner la chimie,
car il y a très probablement une relation étroite entre les forces chimiques,
les valences et les magnétons. Le magnéton marque le début de l’atomisation du
magnétisme, comme l’électron a marqué celle de ....... lequel me disait
dernièrement un de ses grands-parents il lui était totalement impossible de
faire des mesures précises, les trépidations de la rue causant des erreurs dans
les données de ses galvanomètres.
Ne
croyez pas, mes chers amis que je vous aie cité les noms de tous les savants
qui auraient mérité une mention. Je n’ai parlé que des principaux, de ceux
qu’il vous est interdit d’ignorer. Par ce court aperçu vous pouvez juger du
très grand développement de la physique au début du XXe siècle. Si
l’on considère qu’il en est ainsi dans beaucoup de pays étrangers, on est
obligé de constater que le moment arrive où l’esprit cultivé ne pourra plus se
désintéresser des questions scientifiques. Il y a maintenant un minimum de
connaissances scientifiques au-dessous desquelles on ne peut descendre. Ne vous
en plaignez pas. Que ceux d’entre vous qui ont ou croient avoir moins
d’aptitudes pour les sciences ne se découragent pas. Leur persévérence sera
récompensée, parce qu’elle leur donnera après la joie de comprendre celle de
savoir, comme je vous le disais au début, l’initiation à la science est plutôt
une peine, ce n’est que plus tard, lorsque les premièrs études ont aiguisé la
curiosité qu’on peut y trouver un plaisir;
mais ce plaisir est quelque fois si intense qu’il devient presque une
passion.
Je
souhaite que la plupart d’entre vous aient cette curiosité et que plus tard ils
ne se contentent pas de connaître les savants par leurs noms, mais c’est dans
leurs œuvres mêmes, je l’espère, qu’ils les admireront. Et qui sait si parmi
vous ne se trouve pas quelque future gloire du monde scientifique dont le nom
sera peut être un jour présenté à l’admiration de jeunes élèves dans un
discours de distribution de prix».
Au
cours de la distribution des prix qui suivit, l’orchestre symphonique exécuta
une Sérénade de Gidde, et l’ont eu le plaisir d’entendre et d’applaudir Mlle
Casano dans diverses sélections, telles que « A mon gentil Pierrot», « Carmen»
qui furent, comme toujours rendues avec beaucoup de sentiment et de talent.
On
entendit encore, par l’orchestre un intermezzo de M.Casano et le Chant des
Ecoliers français, de Bouchor, par la chorale. Deux élèves, particulièrement
doués pour la diction, dirent avec flamme l’un l’élève Guyomard, Le Cor de
Vigny et le second, l’élève Dassoneville Oceano nox de V. Hugo.
Le
tout s’acheva, au son de la fanfare, par l’émouvant défilé des élèves, devant
le monument de leurs glorieux aînés tombés au champ d’honneur.
Impartial
du 20 juillet 1932.
Octobre
Des nominations de références.
M.
le général de brigade Bourret vient d’être nommé chef de cabinet militaire
de M. Paul-Boncour, ministre de la
Guerre.
M.
le général Bourret a été vers 1891 élève de notre École militaire. Il est venu
à l’inauguration du monument aux morts de son école, saluer de sa présence la
mémoire de ses camarades tombés à l’ennemi.
Un
de ses jeunes camarades, également de notre École, M. le colonel Nicolet est,
au ministère de la Guerre, à la tête de la direction de la Gendarmerie.
Ces
deux exemples de jeunes gens arrivés à de hautes fonctions grâce à leur
travail, à leur intelligence et à une remarquable volonté doivent toujours être
présents à l’esprit de leurs tout jeunes camarades et les assurer que dans une
démocratie la valeur des qualités personnelles ne perd jamais ses droits.
Résultats aux brevets.
Ont
été reçus au brevet élémentaire : Caminade et Serres ; au BEPS Caminade, Longer
et Serres.
Novembre
Manifestation patriotique.
Rassemblement
devant l’Hôtel de Ville à 10h30. Départ de l’Hôtel de Ville à 10h45.
Ordre
du cortège :
Musique
de l’École Militaire; Tambours et clairons des sapeurs-pompiers ; musique
municipale ; administrateurs de la Caisse d’épargne ; vétérants de 1870 ; Le
Poilu andelysien ; de chaque côté du cortège enfants des écoles.
Au
monument :
Morceau
du musique (École Militaire) ; dépôt de couronnes ; minute de silence ; choeur
des enfants des écoles devant le monument ; défilé des enfants devant le
monument; morceau de musique (E.M.) ; dépôt de gerbes devant le monument; la
Marseillaise (E.M.).
Départ
du cortège dans le même ordre.
Fête de l’Armistice.
La
journée commença par un vibrant réveil en fanfare, auquel prêtaient leur
concours tambours et clairons du corps des sapeurs-pompiers.
Après
la traditionnelle distribution de pain aux indigents du bureau de bienfaisance,
le cortège se forma, place de l’Hôtel de Ville, pour la manifestation
patriotique au monument.
On
remaruqe les élèves de l’École Militaire en tête desquels leur fanfare, les
sapeurs-pompiers, tambours et clairons en tête; la musique municipale, M. le
sous-préfet, le conseil municipal, les administrateurs de la Caisse d’épargne,
les fonctionnaires, « Le Poilu Andelysien », etc... et de chaque côté du
cortège les enfants des écoles les bras chargés de fleurs.
Devant
le monument, où sont déposées palmes et gerbes, l’assistance écoute avec
recueillement les différents morceaux brillamment enlevés par la musique de l’École
militaire, et la musique municipale qui, sous l’habile direction de M. Flogny
nous fit remarquer les très grands progrès qu’elle a fait depuis sa
réorganisation. Un chœur
«
Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie » de Victor-Hugo, fut fort bien
chanté par les enfants des écoles, sous la direction de M. Dubois, le dévoué
professeur de chant de nos écoles.
Ensuite
M. Bréard, notre sympathique conseiller général, prit la parole pour rappeler
les sacrifice de nos glorieux morts et s’exprima en ces termes:
«Mesdames,
Messieurs,
Monsieur
le maire m’ayant accordé la parole, je viens au nom de la municipalité et au
mien, remercier, M. le sous-préfet, les personnalités civiles et militaires,
les sociétés de la ville, le personnel enseignant, ainsi que toutes les
personnes présentes qui ont bien voulu se joindre à cette manifestation du
souvenir envers nos glorieux morts au champ d’honneur.
Je
félicité particulièrement les membres du « Poilu Andelysien » qui ont tenu à
apporter leur sincère hommage à ceux qui à leurs côtés ont contribué
courageusement à sauver le Pays.
N’est-il
pas réconfortant pour les familles de ces grandes victimes de la grande
tourmente de voir que le culte du souvenir à l’égard de ceux qu’ils
chérissaient, se perpétuera chaque année et que leur douleur que nous
partageons sera ressentie longtemps par les jeunes générations.
Après
tant de souffrances et de malheurs irréparables espérons que les efforts faits
par le regretté apôtre, M. Briand et continués par le chef du gouvernement M.
Herriot, aboutiront un jour prochain, à garantir la vie de nos descendants par
une paix solide et durable entre tous les peuples civilisés.
Terminant
dans cet espoir, j’adresse aux familles de nos martyrs au nom de tous ceux qui
m’entourent ici et au mien, l’hommage ému de notre profonde et inoubliable
recconnaissance.
Mesdames,
Messieurs,
J’ai
les excuses à vous présenter de la part de MM. Pesant, conseiller
d’arrondissement, Bance, adjoint, Oursel, archiprêtre, retenus par suite
d’indisposition, de MM. Barière, juge, Pomier, procureur de la République, et
Sorel, administrateur de la Caisse d’épargne.
On
observe pieusement la minute de silence, puis carillonnent sur la ville les
cloches de N.D. Le cortège se reforme pour le retour à l’Hôtel de ville ou a
lieu la dislocation.
A
14 heures, ce fut la grande manifestation sportive, organisée par le C.S.A.
avec le concours de la municipalité. La clique des pompiers fort bien dirigée
par le sergent Sanson, donna un très agréable concert pendant la fête sportive,
à laquelle assistait un public fort nombreux et particulièrement intéressés. Le
résultat de cette réunion est mentionné à la rubrique sport.
Les
membres de l’association « Le Poilu andelysien », après avoir assisté à
l’apéritif-concert organisé en leur honneur, à l’hôtel des Trois Marchands, se
retrouvèrent à 18h à l’hôtel de Paris, où M. Destot leur avait préparé un menu
des plus succulents. Outre l’aimable président du Poilu et les autres membres
du comité, on remarquait la présence des diverses personnalités, parmi
lesquelles MM. Bréard, conseiller général, Clée, conseiller darrondissement,
Boisson, président d’honneur de l’association qui avait tenu à se retrouver au
milieu de ses camarades en ce jour du 11 novembre. Ce fut comme toujours, un
banquet fort gai. Au champagne, M. Lecoq, président prit a parole en ces termes
:
“Mes
chers camarades,
Voici
arrivé pour le président de votre société l’instant critique de prendre la
parole. Laissez-moi tout d’abord vos remercier d’avoir bien voulu donner par
vos présences à ce banquet un gage de sympathie à tous les membres de votre
Comité.
Un
remerciement également bien sincère ira à notre ex-président et toujours
camarade Boisson qui, fidèle à la promesse faite l’an dernier à la même date,
est venu aujourd’hui, abandonnant les délices de la capitale, reprendre une
place que nous lui avons toujours conservée.
Nous
ne devons pas en effet oublier que pendant les douzes années consécutives, il
présida aux destinées de notre société et que, si nous avons pu prospérer et
arriver à la situation tant morale que financière que nous avons, c’est en
gande partie à lui que nous le devons.
Il
a toujours su maintenir une union
féconde en résultats et aujourd’hui c’est sur le besoin de maintenir
cette union que je permets d’insister. Particulièrement à l’heure où les droits
des anciens combattants se trouvent menacés il est urgent que comme autrefois
nous nous trouvions groupés derrière un même drapeau et de mêmes chefs.
Il
est en effet nécessaire que la vieille fraternité des tranchées, qui elle ne
fut pas un vain mot, quoiqu’en disent certains, revive, et que faisant
abstraction de toute personnalité nous oublions à nouveau, comme nous le fîmes
de 1914 à 1918, nos intérêts particuliers pour nous dévouer à l’intérêt général.
Je
sais bien qu’aujourd’hui où la vie a repris son cours, je n’ose malheureusement
pas dire normal, il y a souvent des divergences de vue ou d’intérêts qui
paraissent inconciables, mais s’il y a une place où tout doit s’aplanir c’est
précisément dans nos sociétés d’Anciens Combattants.
Ayons
donc et conservons vivant en nous ce caractère ancien poilu.
Souvenons-nous,
tout en gardant une pensée fidèle à nos camarades tombés au champ d’honneur,
qu’à côté des moments pénibles nous eûmes des heures heureuses.
Sachons
nous souvenir de cette saine gaitée, de cette franche camaraderie qui, sans
aucune arrière pensée, revivaient le soir quand, dans les cantonnements, à la
lueur vacillante d’une bougie collée sur la poignée d’une baïonnette, fichée
dans le sol, d’interminables parties s’engageaient.
Ah,
qu’à ce moment étaient donc loin tous ces mesquins sentiments d’intérêts et
d’envie qui ont maintenant, hélas, souvent repris leur place.
Des
discussions, certes, nous en avions, mais une explicaion vive et franche, quelquefois
brutale, dans un langage pas toujours très académique, les terminaient
rapidement et pour sceller la réconciliation un vieux « coup de pinard »
s’imposait et tout le monde était remis d’accord.
C’est
cet esprit voyez-vous, chers camarades, que nous devons nous employer à faire
revivre. Dame, je sais bien que le pinard n’est plus au taux du « remboursable
» six ou huit sous le litre, mais il nous reste la consolation de «Vittel» (il
est d’ailleurs au moins aussi cher).
Souvenons-nous
donc des heures passées, douloureuses ou tragiques, gaies ou moroses, et
revivons en nous-même.
Sachons
donner par notre exemple d’union, et disons, le mot puisqu’anciens militaires,
de discipline, l’exemple dans la vie civile comme nous avons su le donner dans
la partie de notre vie passée à la défense de la Patrie.
Par
une solidarité étroite, par un contact de tous les instants, donnons au Pays et
à ceux qui nous gouvernent, le spectacle d’une force calme et réfléchie,
sachant bien ce qu’elle veut et le voulant fermement.
Ne
nous laissons pas diviser par des questions futiles, restons groupés, nous
serons forts et nous aurons la victoire.
C’est
sur cette assurance que le terminerai, mais auparavant permettez-moi d’être
l’interprète de la pensée de tous en félicitant Mme Laurent et notre dévoué
camarade Destot de l’excellent repas qu’ils nous ont fait déguster.
Je
lève mon verre à notre Union et à la prospérité du « Poilu Andelysien.”
Ce
discours fut fort applaudi, puis M. Lecoq donna la parole à M. Boisson, qui
comme toujours, d’une façon très humoristique retraça la vie de la Société
depuis sa formation ; son discours souleva bien des rires aux souvenirs évoqués
par l’ex-président, et souleva un tonnerre d’applaudissements.
Puis
ce fut le tour des chanteurs et MM. Lye, Cau, Nony se taillèrent un beau
succès.
Le
bal organisé par le « Poilu Andelysien », dans les salons de l’hôtel de ville,
termina la fête dans l’entrain et la gaieté, aux sons entraînants de
l’excellent orchestre Pleydos-jazz.
Il
est à noter qu’un public moins nombreux qu’à l’ordinaire s’était rendu à ce
bal, sans aucun doute la raison en est à la crise malheureuse que nous
traversons depuis déjà un assez long moment.
Décembre
Des promotions:
M.
le commandant Mège est proposé pour le grade de lieutenant-colonel.
M.
l’adjudant Fritz est nommé adjudant-chef ; à noter qu’il n’y a que 5 adjudants
proposés à une telle promotion.
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