1938 (1) : Une nomination, escrime, l'école au Havre, fête sportive, fête Jeanne d'Arc, le Château-Gaillard vu par les enfants, M. Parrault officier d'Académie, résultats aux brevets, prochaine rentrée scolaire, une correspondance d'élève, le bal des sous-officiers.

Janvier

Une nomination.
Monsieur Vialle, lieutenant trésorier à l’École militaire, vient d’être nommé capitaine sur place.

Impartial 8 janvier

Février

Escrime.
Le Cercle d’escrime des Andelys a fait disputer, hier, son Challenge d’hiver doté d’un fort bel objet d’art par son président, en salle d’armes de l’Hôtel de Paris.
Cinq équipes de quatre tireurs chacune étaient engagées : C.E. Andelys ; 7ème Chasseur d’Evreux ; équipe mixte du CEA et de l’École militaire ; élèves officiers d’active d’Evreux et École militaire des Andelys.
Ce tournoi, qui vit se dérouler 80 assauts d’épée, fut disputé avec acharnement par les équipes engagées qui rivalisèrent toutes de sciences et d’entrain


Mars

Une nomination.
Nous apprenons avec plaisir, que M. l’adjudant Brionne vient d’être nommé adjudant-chef.


Deuxième trimestre

Visite des élèves de l’École militaire préparatoire des Andelys au Havre.
Arrivés à 8 h 45, quatre cent cinquante élèves de l’École militaire préparatoire des Andelys, âgés de 13 à 17 ans, ont visité le grand paquebot Normandie avant de se rendre par tramway au cantonnement qui leur avait été préparé à la Hève, dans les établissemnts de la Compagnie industrielle et maritime.
Une manifestation étant prévue pour l’après-midi au monument de la Reconnaissance belge, le consul de cette nation avait tenu, pour manifester sa gratitude de ce geste amical, à réunir au cours d’un porto d’honneur différentes personnalités civiles et militaires.
Autour de Monsieur Lecomte, consul de Belgique, assisté de M. Van Aerden, chancellier, on remarquait la présence de MM le capitaine de vaisseau d’Harcourt commandant d’armes ; Risson, adjoint au député-maire du Havre et le représentant ; le colonel Dunoyer, commandant le 129ème R.I. et un groupe d’officiers de ce régiment ; le commandant Ourta, directeur de l’École des Andelys ; son adjoint le capitaine Touzain, frère de notre concitoyen ; des officiers et les meilleurs élèves de l’École ; Ducrocq, président de la Société des anciens enfants de troupe ; Max Thomas, président de la Fédération des anciens combattants belges, et de nombreux membres de la colonie belge du Havre, etc...
En une courte allocution, M. Lecomte, consul de Belgique, après avoir remercié les personnalités présentes, tint à marquer la raison de cette cordiale invitation : cimenter la fraternité franco-belge et souligner le geste des élèves de l’École militaire préparatoire dont la touchante attention a vivement ému ses compatriotes. Il termina en levant son verre à la prospérité de l’École et à l’armée française.
Après le repas, les élèves se rendirent, musique en tête, au monument de la Reconnaissance belge, où le major de la plus vieille classe déposa une gerbes de fleurs après exécution de la Brabançonne et de la Marseillaise. Puis, par le boulevard Foch, la place de l’Hôtel de ville et la rue de Paris, la jeune troupe se rendit au monument aux morts où, pendant que résonnaient les notes lentes de la sonnerie aux morts, le major de la plus jeune classe déposa une couronne, en même temps que M. Ducrocq faisait le même geste au nom de la Société des anciens enfants de troupe.
A ces deux cérémonies assistaient MM. Lecomte, consul de Belgique et Van Aerden, chancelier ; Max Thomas, président de la Fédération des anciens combattants belges ; Bardin, des anciens du 329ème R.I., ancien élève de l’École des Andelys, et de nombreux anciens combattants français et belges.
Puis, toujours musique en tête, les élèves partirent faire une visite détaillée de notre port en compagnie de leurs officiers et sous-officiers.

Le journal de l’Association des AET 2°èmetrimestre 1938.







Juin

Grande Fête Sportive.
Participation de l'École militaire à la grande fête sportive du dimanche 12 juin

voir annonce l'Impartial du 6 juin


Juillet

Fêtes nationales Jeanne d'Arc et du 14 juillet.
Annonces presses des 7 et 9 juillet

Le Château-Gaillard vu par les enfants.
La belle et intéressante exposition du Château-Gaillard,vu par les peintres et enfants, s’est close dimanche dernier au milieu d’une assistance très nombreuse, venue entendre la causerie-présentation des dessins exposés, de M. Parrault, professeur de dessin à l’École militaire. Disons que cette causerie fut des plus intéressantes et que les auditeurs de M. Parrault y prirent grand plaisir. Celui-ci exposa ses méthodes d’enseignement du dessin et ses conceptions personnelles qui donnent, si l’on s’en rapporte à l’ensemble exposé par l’École militaire, d’excellents résultats. M. Parrault estime que l’enfant qui est né poète ne doit point être gêné par un enseignement étroit mais au contraire laissé à sa libre inspiraton. Tout ce qu’on peut lui apprendre gêne son libre développement. Il ne doit être qu’intelligemment guidé. Qu’on lui donne papier, crayons, couleurs et qu’on le laisse exprimer ses sentiments. La nature lui servira de modèle et rentré chez lui, il stylisera de mémoire ce qu’il a vu. Et il ajoute : « Ainsi que me le disait M. Sautin, dessiner n’est pas faire l’état des lieux de ce qu’on a sous les yeux, mais bien l’interpréter et le synthétiser. » Puis M. Parrault fait une revue des dessins primés qui retient l’attention d’un auditoire charmé.
M. Sautin, président de la Société des peintres, remercie M. Parrault pour son excellente causerie ainsi que les maîtres de nos écoles qui ont pris part à cette exposition. Il remercie chaudement Mme Clary, MM Hugot, maire et Dailly qui ont contribué à son succès en accordant des prix aux meilleurs dessins et sous les applaudissements, il remet ces prix aux lauréats. Félicitons-les, notamment les bénéficiaires des deux prix Eugène Clary : Mlle Ginette Rondeau de l’école des filles du Grand Andely, et M. Maniez, de l’École militaire.
M. Sautin ajoute que l’année prochaine vers la même époque Les Peintres Andelysiens répéteront ce même concours avec comme thème : Le Marché de notre ville. Il y aura 3 catégories de concurrents : jusqu’à 12 ans, de 12 à 15 et de 15 à 17 ans, avec de nombeux prix.
Fête charmante qui couronne de façon élégante une manifestation d’art très réussie et sortant de l’ordinaire, très visitée et de grand intérêt.

L'Impartial du 16 juillet.

M. Parrault officier d’académie.
M.  Parrault, professeur de dessin à l’École militaire, a été élevé au grade d’officier d’Académie le 17 juillet. La photo le montre lors du vin d’honneur à l’École. On y voit, outre M. Parrault, sa fille Eliane et le médecin militaire Raffaelli (en blouse blanche).

Photographie communiquée par Madame Joëlle DELBECQ-PARRAULT, une de ses filles.

Résultats du BE et du BEPC.
Résultats du Brevet élémentaire et du BEPC, session de juillet 1938 :
B.E. 36 candidats reçus,
Airiau, Bonbour, Capitaine, Cariou, Chaulieu, Charreteur, Creff, Dejardin, Dutriez, Galleneau, Jaud, Lambert Georges, Lambert René, Le Brun, Le Clech, Le Corre, Le Loüet, Letanoux, Ludinard, Machefaux, Mandin, Marlier, Moreau, Mortier, Morvau, Plouzennec, Pondaven, Renault, Rousein, Saboureau, Sagazan, Simon, Sturne, Thomas, Tregueur Cyprien, Yan.
B.E.P.C. 34 candidats reçus,
Airiau, Bonbour, Bulvestre, Capitaine, Cariot , Cariou, Chaulieu, Charreteur, Creff, Dérongs, Dutriez, Lambert René,  Laisné, Lavergne, Le Corre,  Letanoux, Ludinard, Machefaux, Mandin, Moreau, Mortier, Morvau, Plouzennec, Pondaven, Tregueur Cyprien, Tregueur Joseph, Renault, Rousein, Saboureau, Sagazan, Simon, Sturne, Thomas,  Yan.


Octobre

La prochaine rentrée scolaire.
Le ministre de la Guerre communique :
Les dates et les modalités de la rentrée scolaire dans les écoles prémilitaires (première année, écoles d’enfants de troupe, école enfantine d’Hériot ) ne sont pas modifiées.
Il appartient aux familles des élèves intéressés de se conformer aux indications portées, soit sur la lettre de nomination pour les nouveaux élèves, soit sur le titre de permission pour les élèves anciens.


Novembre

Une correspondance d'élève.
Retranscription d'une lettre adressée par l'élève Jean Miseroux à ses parents :

“ Dimanche 20 novembre 1938

Chers parents,

Quelques lignes pour vous donner de mes nouvelles. Je suis toujours en bonne santé et j'espère qu'il en est de même pour vous.
J'ai été quelque peu surpris, hier de ne pas avoir une lettre de vous. Ce n'est pas parce que je ne vous écris qu'une seule fois par semaine, qu'il faut que vous répondiez seulement à chaque lettre, une lettre fait toujours plaisir, sûrement vais-je avoir tout à l'heure, une lettre.
Vendredi c'était la vaccination, après la petite douleur de la piqûre je n'ai pas été abattu, encore moins que la fois dernière. L'après-midi de la vaccination le sergent Péchain est venu me dire bonjour au dortoir, nous avons fait un petit brin de causette ensemble, je lui ai dit que tu avais trouvé un remplaçant et il m'a chargé de te demander son nom.
Voici encore les timbres augmentés ; à ce sujet je te demande de bien vouloir m'envoyer le tarif (des timbres sur lettre et carte) et quatorze timbres à 0F25 pour compléter avec ceux de 0F65.
Le pire durant ces deux jours, c'était la diète, aussi ce matin je me suis rattrapé et à ce sujet il faut que je te dise que le chocolat et les casses-croûtes étaient délicieux.
Ce matin, comme d'habitude, nous sommes allés à la messe, avant de venir en étude pour faire les lettres : astiquage du dortoir.
Cette semaine j'ai été de corvée, j'avais un palier et une moitié de palier à faire, ce qui n'est pas très fatiguant. ( J'ai pensé à toi chère maman quand tu me demandais de t'aider à faire les escaliers : je n'étais pas toujours disposé à le faire, et pourtant ! )
Je vais également écrire aux grands-parents du faubourg car c'est à leur tour...
Je ne vois plus grand chose à vous dire sinon que je vous embrasse bien fort et de tout mon cœur de fiston qui aime bien ses parents.

Signé Jeannot Miseroux

PS: J'ai hâte d'être ce soir au ciné. ( La dernière représentation était très belle : La femme à la lampe particulièrement était un beau film.)
Je viens de recevoir votre lettre. Je vous remercie pour les timbres. ( Ne m'en envoyez pas d'autres pour le moment, quand j'en aurai besoin je vous en demanderai.)
Nous sommes maintenant au soir. La Parade a été faite, comme je vous l'ai dit j'ai lu la liste des morts, au côté du lieutenant ; ensuite : concert par la musique ( à ce sujet je tiens à te dire qu'aux environs du 23 janvier le poste Radio Normandie diffusera un concert par la musique de l'École, vous n'oublierez pas de l'écouter.)


Décembre

Le bal des sous-officiers.
Samedi soir, a eu lieu dans les salons de l’Hôtel-de-Ville, le bal annuel des sous-officiers de l’École militaire, un des plus beaux bals de la ville.
Comme de coutume, les salons avaient été décorés d’une façon très originale. Les musiciens, l’excellente musique du 46ème R.I. de Paris, étaient installés dans un décor représentant l’arrière d’un bateau. Un phare à feu tournant complétait cette sène marine. De toutes parts, d’ailleurs, des motifs nautiques attiraient les regards. Cette superbe décoration était entièrement due aux sous-officiers de l’École.
Des plantes vertes, baignées d’une lumière diffuse, accueillaient les invités du haut en bas de l’escalier d’honneur.
De très nombreuses personnes avaient répondu aux appels des organisateurs. Les dames et les demoiselles avaient arboré pour la circonstance de très belles toilettes qui furent vivement admirées.
Parmi les personnalités, on remarquait : MM. Regnault, commandant l’École militaire ; les capitaines Touzain et Raffali ; le lieutenant Morellon ; Bréard, conseiller général ; Delarue, conseiller d’arrondissement ; Briard et Destot, conseillers municipaux ; Lecoq, président de l’U.N.C. ; Dubois, président des A.C.R. ; Lecomte et Hénissart, professeurs à l’École militaire, etc...
Aux sons de l’excellent orchestre du G.M.P les couples se livrèrent de longues heures au plaisir de la danse.
A l’entr’acte, M. l’adjudant-chef Fritz prononça l’allocution d’usage et M. Bréard répondit au non de la municipalité.
Le buffet, tenu par les sous-officiers, fit de très bonnes affaires.
Ajoutons que, cette année, le nombre des entrées fut supérieur à celui des années précédentes.
On sait que le bal des sous-officiers de l’École militaire des Andelys est surtout une oeuvre de bienfaisance. La recette est destinée, en effet, aux enfants de troupe nécessiteux.
Aussi, convient-il de féliciter bien sincèrement pour leur généreuse initiative MM. les sous-officiers de l’École militaire.


L'Impartial du 24 décembre.

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