Septembre
Ordre de
l'Ecole n°21.
Mes
Chers Élèves,
Les
circonstances nous font partir, vos officiers et moi, le lendemain de votre
arrivée.
J'aurais
désiré, pour ma part, vous faire mes adieux de vive voix.
Je
vous aurais dit, ce que vous savez déjà, que j'avais donné à notre École tout
mon temps et toute mon activité. Je la voulais, notre École, encore plus belle,
encore mieux équipée, afin que vous, les élèves, en retiriez un plus grand
profit.
J'aurais
voulu vous dire combien je m'étais attaché à vous tous et quels espoirs je
fondais sur vous.
Beaucoup
d'entre vous m'avez donné des soucis, mais beaucoup aussi m'ont procuré de
grandes satisfactions. Et dans ma carrière, déjà longue, je garderai comme
l'honneur le plus grand d'avoir commandé votre École.
Avec
tous les français valides nous allons au front. Nous y retrouverons vos
anciens, nous y accueillerons bientôt ceux qui, l'an passé encore, étaient vos
condisciples.
Tous,
nous allons nous battre pour la plus juste des causes et agrandir encore le
prestige de notre Patrie. Notre devoir est tout tracé et ce devoir est toujours
facile quand on a le grand honneur de servir sous les plis du drapeau français.
Vous
qui restez, avez aussi un devoir à remplir : Travailler – travailler pour
vous-même, travailler pour que la France, lorsqu'elle pensera ses cicatrices
dans la paix victorieuse retrouvée, puisse compter sur vous.
Ceux
qui nous remplacent sont déjà pénétrés de la mission qui leur est confiée. Soyez
disciplinés, soyez attentifs à leurs directives. Nous qui leur avons dit que l'École
militaire préparatoire des Andelys était la meilleure, faites qu'il en soit
ainsi : noblesse oblige.
Pendant
les mois de guerre qui vont venir, prenez comme devise : Travail et Discipline
et vous aussi vous aurez bien mérité de la Patrie.
Les
Andelys, le 28 septembre 1939
le
chef de bataillon Regnault commandant l'École.
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