1952 (1) : Location de film, un accident de voiture, le bal de l'école militaire, M, Ramzeyer reçoit la Légion d'honneur, le Souvenir français, résultats sportifs, le futur Andely prend forme, le centenaire de la Médaille militaire, un nouveau professeur principal, après la catastrophe du Gloster meteor, la fête de la St Jean, le 14 juillet, la distribution des prix, le départ du colonel Frédet un voyage en Hollande, le club des marionnettes, l'inauguration du monument aux morts des aviateurs tombés à Noyers.

Janvier


Location de films.
Monsieur Pasquier, adjudant à l’école militaire, demande à la société Locafilm, les prix et conditions de locations de films Pathé-Baby 9,5 mm.

Devis Locafilm 10/1/1952

Mars

Un accident de voiture.
Un professeur de l’école militaire grièvement blessé par une auto.
Vendredi de la semaine passée, vers 12h40, M. Gabal Elie, 36 ans, professeur d’allemand à l’école militaire, se rendait au restaurant Parmentieri où il prend ses repas.
Il suivait le trottoir de gauche de la rue de la Libération. Comme il traversait au coin de la rue Dumont pour gagner le restaurant une conduite intérieure Hotckiss conduite par Mme Jean Boulier, surgit de la rue Durmont.
Pris de plein fouet par la voiture, M. Gabal tourbillonna sur lui-même et fut projeté à une dizaine de mètres de là, au milieu de la rue du Gal Leclerc. Cependant l’auto obliquant sur sa gauche, venait emboutir violemment l’arrière d’un camion à l’arrêt devant le restaurant Parmentier.
L’accident n’avait pas eu de témoin.
Alertés par choc, le personnel et les clients du restaurant, se portèrent au secours de M. Gabal qui se plaignait d’extrêmes douleurs à la tête et à la jambe gauche. Il reçut les soins du docteur Thébault, appelé d’urgence et fut transporté à Evreux pour y être traité par le docteur Berguignan.
M. Gabal souffre d’une fracture de la jambe gauche et d’une violente commotion cérébrale fort heureusement sans fracture du crâne comme on l’avait craint tout d’abord .
Tout en étant grave, son état ne met pas ses jours en danger.
Mme Boulier, dans un état de grossesse avancée est par miracle sortie indemne du choc.
La voiture emboutissant l’arrière de camion de l’entreprise Renard de Paris a subi des dégâts importants.

L'Impartial 1-3-52


Le bal de l’école militaire.
Il y aura de l’ambiance le 8 mars au bal de l’école militaire des Andelys.
Grâce à un excellent orchestre que l’actif comité des fêtes de l’école militaire a fait appel pour la grande soirée dansante annuelle. En outre des pourparlers en vue de s’assurer le concours d’artistes des théâtres nationaux de l’Opéra et de l’Opéra comique, sont sur le point d’aboutir. Ceux-ci se produiront en intermèdes.
Les équipes de décorateurs travaillent sans relâche aux transformations de la salle des fêtes en château-fort du Moyen Âge. Enfin les organisateurs mettent également sur pied un buffet-bar restaurant des plus accueillant.
Nous donnerons très bientôt les ultimes détails sur cette soirée qui s’annonce sensationnelle et nous laisse croire que le bal du 8 mars prochain à l’école militaire connaîtra un succès qui ne démentira pas celui des années précédentes.

L'Impartial 1-3-52


Monsieur Ramzeyer, professeur à l'école militaire des Andelys a reçu la Légion d'honneur des mains du général Gillot.
Vendredi après-midi, une prise d'armes a eu lieu à l'école militaire des Andelys.
Une fois de plus un professeur de l'école était à l'honneur et c'est le général Gillot lui-même, nouveau directeur du personnel de l'armée de terre qui est venu épingler sur la poitrine de M. Ramzeyer la Croix de la Légion d'honneur qui lui avait été récemment décernée ainsi que nous l'avons annoncé par monsieur le ministre de la Défense nationale.
Les élèves de l'école militaire, fanfare en tête, défilèrent dans cet ordre impeccable qui fait partie de la tradition même de l'école, sous les ordres du lieutenant-colonel Fredet et rendirent un viril mais affectueux hommage à ce maître exemplaire, lui aussi bien dans la tradition de l'école.
Après la cérémonie un lunch fut servi auquel se joignirent plusieurs anciens du 329ème RI où Monsieur Ramzeyer a servi.

L'Impartial 29 mars 1952 



Avril

Souvenir Français.
… A cet effet le président a tenu à rappeler le beau geste des élèves de l’école militaire préparatoire, qui ont tous versé le double de la cotisation de leur âge, 20 francs au lieu de 10. Il se fait un devoir de les en féliciter chaleureusement.
Bureau pour 1952 : Membres : M. Ramzeyer, professeur à l’EMP.

L'Impartial 12-4-52


Mai

Résultats sportifs.
Tournoi de hand-ball pour la coupe Lecampion entre les équipes :
-        S.P.N. Vernon
-        Ecole professionnelle « Manuca »
-        Ecole militaire des Andelys
-        Scolaires de Vernon.
Classement :
-    1 Ecole militaire des Andelys 8.2
-        2 SPN 8.3
-        3 Manuca 4
-        4 scolaires Vernon 3.

L'Impartial 17-5-52


Le futur Andely prend forme.
Cette photo de la reconstruction des Andelys a été prise du haut de la tour des sapeurs-pompiers haute de 25 mètres, et qui surmonte les annexes de la mairie, dont le gros œuvre est achevé (architectes MM. Arnoult et Jallat ; entrepreneurs MM. Carel et Huvé).
Nous ne nous risquerons pas à dire que cette tour destinée au séchage des tuyaux du centre de secours contre l'incendie, fera oublier la ...tour Corneille qui se dressait à quelques mètres de là et qui fut abattue non par la folie de la guerre, mais par les soins de la « Reconstruction » qui a trop souvent … démoli.
Plutôt que cette tour elle-même que chacun peut contempler à loisir, nous avons préférer donner à nos lecteurs la vue de l'Andely nouveau que l 'on découvre du sommet de la tour.
Disons cette fois, en compliment à la « Reconstruction », que les nouveaux immeubles andelysiens, s'ils ont rétréci « aux dommages », sont pimpants, coquets et esthétiques dans leur ensemble.
Ne parlons pas pour aujourd'hui de certaines erreurs, notamment dans les aménagements intérieurs (ah, s'il n'y avait pas d'escaliers à caser …), et disons que les Andelys dans l'ensemble seront reconstruits de façon heureuse, mieux traités en cela que leur voisine Vernon par exemple, ou certaines villes de Basse-Normandie.
On voit à gauche sur notre cliché, la rue Marcel-Lefèvre presqu'entièrement terminée.
Au premier plan à gauche l'ilôt qui sera en bordure de la place Poussin.
A droite de l'avenue du général de Gaulle avec la salle des fêtes Chédeville en voie d'achèvement.
Au fond l'église Notre-Dame, témoin non indemne de longs siècles d'histoire, veille sur cette lente reconstruction.
Au premier plan les baraquements de la place Poussin, qui verront bientôt, espérons-le, la fin de leur carrière.

L'Impartial 10 mai 1952.


Juin

Importantes cérémonies pour le centenaire de la Médaille militaire aux Andelys.
Dimanche prochain 8 juin, la section des médaillés militaires du canton des Andelys fêtera le centenaire de la fondation de la Médaille militaire.
Primitivement fixée au 15 juin, cette manifestation a été avancée de 8 jours pour permettre à la fanfare de l'école militaire (absente le 15 juin), à tous nos enfants de troupe et à leurs chefs, de s'associer pleinement aux titulaires de cette distinction, qui n'est décernée qu'à ceux qui ont été les bons serviteurs de la Patrie.
La hasard veut que le même jour ait lieu la fête annuelle du « Poilu Andelysien ». Nos concitoyens auront ainsi l'occasion de témoigner leurs sympathie, à la fois aux médaillés militaires en assistant à la cérémonie de la matinée et, l'après-midi , aux anciens combattants du « Poilu Andelysien » en se rendant à leur pique-nique annuel.
La fête commença le samedi 7 juin, dans la soirée, par une retraite aux flambeaux, avec le concours de la fanfare de l'école militaire qui, après avoir parcouru les rues de la ville, donnera un concert sur la place Poussin.
Départ de la retraite aux flambeaux place St-Sauveur, au Petit-Andely, à 21 h 30.
Espérons que les Andelysiens n'hésiteront pas à sortir de chez eux dans la soirée de samedi pour remercier, par leurs acclamations, nos jeunes musiciens de l'école militaire du concours qu'ils apportent à leurs anciens, les médaillés militaires.
Il est souhaitable que les devantures des immeubles soient pavoisées et illuminées, il doit être possible d'installer un éclairage électrique devant chaque immeuble et de donner ainsi à la ville un air de fête.
La retraite partira de la place St Sauveur, elle suivra l'avenue de la République, la rue Mesteil, la rue de la Madeleine, la rue Barbay, la rue de la Sous-préfecture, la rue général de Fontanges, pour revenir vers la place Poussin par l'avenue de Gaulle.
         
Avis :
Le maire de la ville des Andelys informe la population, qu'à l'occasion du centenaire de la fondation de la Médaille militaire, qui sera célébré le dimanche 8 juin, une retraite aux flambeaux aura lieu le samedi soir avec le concours de la fanfare de l'école militaire et se terminera par un concert place Poussin.
Les habitants sont instamment priés de s'associer à l'hommage qui sera rendu aux médaillés militaires en pavoisant et en illuminant la devanture de leurs immeubles.

F.N.C.R.
Le président de la F.N.C.R. des Andelys demande à ses camarades de bien vouloir honorer de leur présence, la cérémonie de la section des médaillés militaires des Andelys qui aura lieu le 8 juin à 10 h 10, place Poussin.

Le Poilu Andelysien.
Le comité du Poilu andelysien transmet aux camarades de la société, l'invitation de la section locale des médaillés militaires et les invite à participer nombreux aux réunions de la matinée. Le Comité

Prisonniers de guerre.
Tous les P.G. sont conviés à participer, derrière leur drapeau, aux cérémonies officielles organisées par la section des médaillés militaires du canton des Andelys, dimanche prochain, à l'occasion du centenaire de la Médaille militaire.
Rassemblement place Poussin, à 10 h du matin.

L'Impartial du 7 juin 1952.


Un nouveau professeur principal.
Monsieur Durand nommé professeur principal à l’école militaire. Par une décision officielle récente, M. Durand a été nommé professeur principal et directeur des études à l’école militaire des Andelys. Cette nomination qui dit la valeur du nouveau principal a été particulièrement bien accueillie par tous ceux qui le connaissent bien.

L'Impartial 14-6-52

Le centenaire de la Médaille militaire commémoré avec éclat aux Andelys.
La date primitivement fixée pour la célébration des fêtes du centenaire de la Médaille aux Andelys avait dû être déplacée pour permettre à l'école militaire des Andelys d'y participer.
A la vérité, on imagine mal une manifestation de ce genre hors la présence de l'école.
Les enfants du colonel Frédet et leur fanfare reçoivent un accueil aussi enthousiaste que mérité partout où ils se déplacent, mais les Andelysiens ont montré samedi et dimanche qu'ils leur gardaient une affection particulière.
Avec le sérieux et la pondération qu'ils apportent à leurs organisations et largement appuyés par la municipalité, les médaillés militaires des Andelys avaient apporté un souci spécial à la préparation de ces fêtes du centenaire de la décoration qui les honore et qui ne s'obtient pas par la faveur mais par le mérite.
Il en est résulté une série de cérémonies mieux préparées que les habituelles manifestations de ce genre et le public qui s'en est parfaitement rendu compte y a répondu également avec beaucoup plus d'assiduité et d'enthousiasme.
C'est ainsi que la retraite aux flambeaux de samedi soir, connut un succès qui avait été refusé auparavant à d'autres.
Guirlandes, illuminations, flambeaux et nombreuse assistance, créaient l'ambiance qui se devait.
Dimanche après la messe à la mémoire des médaillés militaires célébrée en l'église Notre-Dame du Grand-Andely, une cérémonie se déroula sur la place Nicolas-Poussin avec le concours de l'école militaire et des sociétés patriotiques locales drapeaux en tête.
On remarquait à cette cérémonie MM. Paul Feuilloley, sous-préfet des Andelys, Delarue, conseiller général, Cruchon, maire, entouré de son conseil municipal, le lt-colonel Frédet, les officiers et professeurs de l'école militaire, Kauffer, procureur de la République, d'importantes délégations des associations patriotiques : F.N.C.R., Poilu andelysien, Combattants prisonniers de guerre, Déportés, etc... et comme il se devait, les médaillés militaires au grand complet.
Le colonel Frédet, devant les troupes de l'école épingla la Médaille militaire sur la poitrine de quatre nouveaux décorés : l'adjudant Leneveu, le sergent-major Golot, MM. Soulice et Desmonts.
Après quoi, M. Feuilloley retraça au micro le glorieux siècle d'existence de la Médaille militaire et montra la valeur profonde et essentielle pour le pays, des vertus qu'elle est destinée à récompenser.
L'impeccable fanfare de l'école militaire en tête, un défilé se forma pour gagner le monument aux morts où deux gerbes furent déposées, l'une par les médaillés militaires, l'autre par la section de l'U.N.C. de Puteaux, qui, faisant une sortie aux Andelys ce jour-là tint à s'associer par un joli geste à la manifestation.
Un lâcher de 150 pigeons fut ensuite effectué par les sociétés colombophiles des Andelys et d'Elbeuf.
Un vin d'honneur à la mairie clôturait la manifestation.
Personnalités et médaillés se retrouvèrent autour de la table du conseil, dont pour la circonstance le vert austère s'était couvert de blanc et où des mains habiles avaient disposé un arrangement floral qui reproduisait la devise « Valeur et Discipline » de la Médaille militaire.
Le champagne fut gracieusement servi par Mlles Janine Leroy, Janine Lefèvre, Yolande Hanoteaux et Nelly Verrière.
Au non de M . Caronnet, président des médaillés militaires, M. Delarue, conseiller général adressa ses plus vis remerciements à tous ceux et celles qui avaient permis aux cérémonies de revêtir leur éclat.
Et pour finir il fut rappelé, ce qui a son importance, que continuant sur leur lancée, les médaillés militaires donnent samedi prochain leur bal qui est appelé à connaître un grand succès.
         
Un beau geste
Parmi de nombreux dévouements pour l'organisation et la réussite des fêtes du centenaire de la Médaille militaire, signalons la générosité de M. Simon, propriétaire du Café du Marché, auquel les médaillés adressent des remerciements particuliers.
Il a eu en effet, la gentillesse d'offrir un solide casse-croûte arrosé, à 90 élèves de
l'école militaire qui avaient pris part au défilé.
Il également offert, dimanche midi, un vin d'honneur aux cadres de l'école militaire et aux nouveaux médaillés.

L'Impartial 14 juin 1952.


Après la catastrophe du Gloster Météor aux Andelys.
La levée du corps s'est faite en présence de Madame Paul Aurion.
Ceux qui assistaient vendredi dernier à l'école militaire des Andelys, à la levée des corps des deux aviateurs tués l'avant-veille dans l'explosion du bi-réacteur Météor, les plus durs et les plus cuirassés, même les militaires de toutes armes et en particulier les expérimentateurs et pilotes du centre d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge, hommes familiarisés avec la mort, habitués à la regarder en face et à la considérer comme un risque quotidien, ne parvenaient pas à cacher leur émotion et leur peine devant le sort cruel qui avait impitoyablement abattu en plein vol deux des plus intrépides expérimentateurs de la science aéronautique française.
Le progrès, hélas ! n'accepte de se laisser conquérir qu'en échange du sang des plus valeureux de ses pionniers et des larmes de leurs familles.
Les bières contenant les restes du commandant Le Martelot et de l'expérimentateur Denis avaient été déposées dans la petite chapelle de l'école militaire des Andelys où elles furent pieusement veillées par des gradés et des hommes de l'école.
Les veuves et les parents des victimes, luttant avec un noble courage contre l'effroyable douleur qui les brisait reçurent les condoléances des personnalités parmi lesquelles MM. Paul Feuilloley, sous-préfet des Andelys ; Delarue, conseiller général ; l'ingénieur général militaire de l'Air, directeur du centre d'essais en vol de Brétigny, entouré de ses officiers, des ingénieurs et du personnel de la base ; le lieutenant-colonel Frédet, les officiers, professeurs et sous-officiers de l'école militaire ; commandant Guillochon ; lieutenant Routier, de la gendarmerie ; les représentants des associations patriotiques et de nombreuses personnalités des Andelys.
Discrètement, madame Paul Auriol, belle-fille du Président de la République, détentrice de plusieurs records sur avions à réaction, était venue suivre le convoi funèbre de son camarade Le Martelot avec lequel elle avait accompli de nombreux vols et qui fut son conseiller dans le pilotage des diaboliques engins à réaction. (Elle-même, on le sait, victime de plusieurs accidents n'a échappé à la mort qu'aux prix de cruelles blessures).
Fleuris et drapés de tricolore, les deux cercueils furent un instant exposés devant la chapelle pour permettre à M. l'ingénieur général Bonte d'épingler sur le drap de chacun d'eux la médaille d'Aéronautique, cependant qu'un avion de la base de Brétigny décrivait des cercles dans ce ciel des Andelys qui fut le linceul des deux hommes que l'on pleurait.
Pilote de chasse durant la dernière guerre, la fameuse escadrille Normandie-Niemen (à laquelle appartint l'Andelysien Marcel Lefèvre), le commandant Le Martelot était titulaire de 6 victoires homologuées, de nombreuses citations et de nombreuses citations et décorations françaises et soviétiques. Il était revenu de Corée l'an passé.
Lentement la camionnette militaire qui emportait les corps vers Paris (où les obsèques eurent lieu samedi au Val-de-Grâce) descendit l'allée principale de l'école entre deux haies impeccables formées par les élèves.
Après une brève halte devant le monument aux morts de l'école, le cortège funèbre prit la route de Paris.
C'est le huitième accident qui endeuille en un an le centre d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge.
Une stèle commémorera sur le plateau de Novers l'endroit où vinrent s'écraser les deux expérimentateurs et leur appareil.
La veuve du commandant Le Martelot a manifesté son intention de venir habiter les Andelys.

L'Impartial du 28 juin 1952.  

Grosse affluence à St-Jean, où l'éclat de la fête est rehaussée par la présence de la musique de l'école militaire des Andelys.
La fête St-Jean a connu cette année un succès qu'il serait certainement difficile de dépasser.
Bravant les menaces de pluie que semblait nous prédire le ciel nuageux, les visiteurs en grand nombre ont envahi le quartier St-Jean.
Vendredi soir déjà, la fête avait eu son prélude chez M. Vauvray où se disputait le concours de belote remporté par les deux concurrents les plus timides : Lefèvre Louis et Harel Léon.
Samedi soir et comme la tradition le veut, la retraite aux flambeaux traversa la ville aux accents des cuivres des Volontaires de Gaillon. Une halte dans l'itinéraire permet aux jeunes filles du quartier de déposer une gerbe aux pieds de St-Jean.
La fête foraine débuta alors et tandis que les danseurs envahissaient la tente, les groupes se formaient autour des divers stands, tirs, manèges, autos électriques, etc ...
Dimanche matin, comme prévu les Volontaires sonnèrent le réveil et la matinée se trouva complétée par une innovation dans le programme : la course au plateau.
Après avoir fait un tour d'honneur, les concurrents prirent le départ, précédés par la Loi, personnage fort sévère qui imposait le respect.
Les organisateurs avaient eu la sage précaution de demander au cantonnier de suivre l'épreuve, afin de ramasser les débris de verre, les cas échéant.
Le gros « joufflu » en fut cependant pour ses frais, car les concurrents n'étant pas des maladroits, aucun ne fit de casse.
Mais l'aiguille tournait. Vers 14 heures, la musique de l'école militaire des Andelys était accueillie route de la gare, par une délégation comprenant notamment M. Ruffier, conseiller général et président du comité des fêtes St-Jean, M. Jeffriau, maire de Gaillon, M. l'adjudant Bléhaut et grand nombre d'autres personnalités.
Traversant la ville, le cortège prit la direction de la fête où l'on attendait avec impatience l'arrivée des jeunes musiciens ont la réputation n'est plus à faire et qui, chaque fois, par leur belle présentation et la tenue impeccable, laissent un excellent souvenir de leur passage.
Cette fois encore le public salua par des bravos nourris l'interprétation des morceaux qui lui étaient offerts.
A 14 h 30, le départ de la course cycliste était donné près du Café du Midi, quartier général du speaker, l'intarissable M. Lécuyer qui sait si gentiment vous solliciter pour un geste sportif, que l'on n'ose pas lui refuser de faire un petit effort de générosité.
Après le premier passage de la course, le cortège se forma et emmené par la musique de l'école militaire prit la direction du monument aux morts où une gerbe de fleurs était déposées par M. Ruffier aux côtés duquel on retrouvait les membres du comité des fêtes, M. le maire, M. Biguet, secrétaire général de l'association des anciens élèves de l'école militaire préparatoire., des membres du conseil municipal, MM. Goursaud, Henri, Palus, etc....
Monsieur Giroud, président de « Ceux de Verdun », M. G. Sellincourt, lieutenant des pompiers, etc...
Vint ensuite l'heure des décorations, les Volontaires de Gaillon s'alignent sur le trottoir entre le Café du Midi et le Relais du Château.
Huit Volontaires furent médaillés, dont Mme Dumont, qui eut l'insigne honneur de recevoir sa médaille des mains du lieutenant-colonel Frédet, commandant l'école militaire des Andelys.
Au vin d'honneur qui fut offert au Café St-Jean par le comité aux personnalités qui avaient bien voulu répondre à son invitation. M. Ruffier, conseiller général, président du comité, prononça une allocution au cours de laquelle il remercia dans des termes on ne peut plus chaleureux, M. le colonel Frédet, commandant l'école militaire des Andelys qui avait bien voulu rehausser de sa présence cette fête en accompagnant la musique de l'école qu'il dirige, dit-il, avec tant de dignité et paternité.
Il dit aussi combien la population gaillonnaise avait été heureuse d'accueillir et de pouvoir témoigner sa vive sympathie à cette musique dont l'éloge n'est plus à faire et que dirige avec tant de compétence le chef averti qu'est l'adjudant Mussier.
Il remercia ensuite tous ceux qui à des titres quelconques, avaient aidé au succès de cette fête et leva son verre à la santé de tous, à la prospérité toujours grandissante de cette école militaire, souhaitant que les circonstances permettent de faire aussi bien l'année prochaine.
Le colonel Frédet prenant ensuite la parole remercia le comité des fêtes du bon accueil qui lui avait été ménagé ainsi qu'à ses élèves, dit le plaisir qu'il avait eu de pouvoir donner satisfaction à la ville de Gaillon en accordant la musique de l'école, à l'occasion de la fête St-Jean. Il adressa les paroles les plus aimables à l'égard des organisateurs et en particulier à M. Ruffier, ancien élève, comme lui, de l'école militaire des Andelys.
Levant son verre à la santé de l'assistance il dit qu'il conservera ainsi que ses élèves, un excellent souvenir d'une trop courte après-midi passée très agréablement à Gaillon.
Au vin d'honneur servi chez M. Becker, l'on retrouvait outre les personnalités déjà citées, MM. Chandellier, président du V.C.G.A. et le bureau ; Cinqualbre, président du C.S.G. et tous les médaillés, c'est-à-dire : Mme Dumont, MM. Bredèche, Frichot Jacques, Perré Guy, Marvin Pierre et Querelle Michel.
Monsieur Doucerain, ancien chefs des pompiers, était également présent.
Et l 'heure tourne trop vite, déjà Mlle Bonnefont, reine de St-Jean depuis déjà un an, remet une gerbe au chef de musique avant le départ des musiciens qui défilent une dernière fois jusqu'au centre de la ville.
Pendant ce temps, la fête foraine a battu son plein, les balles ont perforé les cartons, les jeunes gens ont glané les fleurs pour les offrir aux demoiselles, les enfants se sont régalés de nougat, de bonbons et de cacahuètes. Ils se sont enivrés de parties de manèges tandis que les plus grands se bousculaient pour obtenir une voiture des « Radio-Cars », tous cela dans une ambiance où la poussière volante vous prenait à la gorge durant l'après-midi entier, la soirée et tard dans la nuit, pendant que, sous la tente, les valseurs concourraient pour obtenir le premier prix.
Déjà demain était là et c'est à regrets qu'il fallait quitter l'esplanade du Vieux-Château, tout fier de son embrasement, non sans avoir jeté un dernier coup d'oeil sur ce bouquet de lumières multicolores, écloses pour fêter St-Jean.
Lundi sera la journée des enfants, car pour eux, le fête ne finira que ce soir, après les jeux, les parties de manèges offertes par les forains et la dégustation de friandises.
Après l'ultime concours, celui de dominos, la fête prendra fin et jusqu'à l'année prochaine, le quartier redeviendra calme, animé seulement par la vie quotidienne, les cris des enfants, les petits potins des commères, seules distractions que l'on retrouve tous les ans.
Le comité remercie :
Toutes les personnes qui ont prêté leur concours pour la réussite de cette fête.
D'abord, merci aux élèves de l'école militaire et en particulier à leurs chefs ; aux établissements Carel et Fouché qui ont mis leur camion à la disposition du comité ; à la maison Roussel pour la décoration florale de la tente ; à la maison Paillette pour les rafraîchissements offerts ; M. Bienvenu, pour les lots offerts aux concurrents de la course au plateau. En un mot, à toutes les bonnes volontés et nombreux visiteurs qui ont contribué à la réussite de la fête.
Remerciements également, au Vélo-club, à la brigade de gendarmerie, au lieutenant de pompiers, au garde-champêtre et aux Volontaires de Gaillon.

L'Impartial 28 juin 1952.


Juillet

Le 14 juillet.
Le programme de la journée du 14 juillet comportera :
- la revue des élèves de l'école militaire à 10 heures, place Poussin ;
- une grande fête sportive à 14 heures au stade du jardin public, avec concert donné par la musique de l’école militaire.

L'Impartial  du 7/7/952

La distribution des prix à l'école des Andelys.
Cette manifestation, qui marque la fin d'une année scolaire bien remplie, débuta par une imposante prise d'armes au cours de laquelle on put admirer la belle allure des jeunes élèves de l'école.
Le lieutenant-colonel Fredet, accompagné du général Qarty, directeur des Transmissions de la 1ère Région militaire, passa en revue l'école, puis il procéda aux remises de la Légion d'honneur au capitaine Lancien, ancien de Billom (16-19), membre du conseil d'administration de l'Association et de la Croix de guerre des T.O.E., au fils du capitaine Lancien, élève-officier à l'École interarmes de Coëtquidan.
Ensuite, eurent lieu deux cérémonies encore plus émouvantes. La première consistait en la remise à l'école par le colonel Fredet du fanion personnel que le maréchal Joffre arborait à la bataille de la Marne en 1914. Ce fanion était offert par M. Doucet, habitant Gaillon et neveu du maréchal.
La deuxième comportait la remise d'un nouveau drapeau, don des anciens élèves de l'école à leurs cadets. L'honneur de cette remise revint à M. Ruffier, conseiller général de Gaillon, qui fut élève à l'école de 1899 à 1903.
Ensuite, eurent lieu le défilé et le dernier salut à l'ancien drapeau dont le colonel Fredet, dans un geste pieux, embrassa les plis.
Ces différentes cérémonies se déroulèrent en présence de M. Feuilloley, sous-préfet des Andelys, de M. Delarue, conseiller général, de plusieurs conseillers municipaux et de nombreux anciens élèves.
Sous les frais ombrages des jardins, la distribution des prix débuta par le discours d'usage prononcé par M. Port, professeur de lettres, auquel le général Martin répondit.
Au cours de la lecture du palmarès faite par M. Durand, professeur principal, la fanfare se fit entendre à plusieurs reprises. Notons en passant que de jeunes sergents, anciens des Andelys, avaient repris avec ardeur leurs anciens instruments.
Puis le traditionnel repas de Corps réunissait près de 150 convives dans le grand réfectoire de l'école où la plus franche gaieté ne cessa de régner.
Le discours du Colonel Fredet, dont nous donnons quelques extraits ci-après, marqua la fin du repas.

EXTRAITS DU DISCOURS DU COLONEL FREDET.
“ Mon général,
Un curieux mais heureux destin veut qu'à trois ans de distance ( presque jour pour jour), je me trouve à vos côtés à l'occasion d'un départ. Celui d'il y a trois ans se situait à Baden-Baden et touchait note chef commun, le général Koenig. Celui d'aujourd'hui est bien plus modeste : il ne vise que ma personne.
Je suis très heureux, mon général, que ce soit vous que le général Borgnis-Desbordes, retenu par le Centenaire de la Médaille militaire à Paris, ait désigné pour présider les cérémonies qui en sont le prélude. Je suis heureux également que vous ayez accepté, ainsi que Mme Marty, d'être des nôtres à ce repas familial qui me permet de voir réunis autour de cette table les autorités locales, mes amis A.E.T. et personnels, mes plus précieux collaborateurs dans la mission qui m'était confiée : j'ai nommé les officiers, professeurs et sous-officiers ici présents, les représentants de mes chers gosses. Les règlements s'opposent à ce que le subordonné fasse l'apologie de son chef, je m'y conformerai, mais je puis cependant dire, mon général, avec quelle hâte vos officiers attendaient qu'enfin vous soit décernée les étoiles, car vous êtes de ces chefs dont l'armée a tant besoin et qu'on peut suivre n'importe où.
Je disais hier aux garçons qu'un chef doit toujours être maître de ses nerfs et de ses émotions. Mais les adieux d'un chef à sa troupe, d'un ami à ses amis, d'un ancien à ses cadets, sont celles qui risquent d'être trop fortes. Veuillez donc m'excuser d'avoir aujourd'hui sous les yeux un papier pour vous dire au revoir car je tiens à aller jusqu'au bout.
Je dis également un grand merci aux chefs de corps et de services ou à leurs représentants pour toute l'aide fraternelle qu'ils m'ont apportée ou à mes adjoints afin de réaliser nos objectifs. Toujours l'école a trouvé auprès de vous, messieurs, la meilleure audience et les améliorations matérielles pour l'internat, ou de situation pour les cadres à la suite de stages effectués ou d'examens passés sont des plus tangibles. Je n'énumérerais pas les créanciers à ma reconnaissance de commandant d'école et d'ami. La liste en est trop longue et je vous dis, tout simplement, messieurs, merci.
Vous ne m'en voudrez cependant pas de faire une brève exception pour mlle Babron. Pas un coup de fil pas une lettre, pas une visite que n'ait réglé dans le sens favorable une détresse morale ou matérielle à l'école. L'organisation de nos camps d'été n'a été rendue possible que par l'action dynamique de notre assistante-chef. Je ne fais pas votre éloge, Mademoiselle, je vous rend simplement justice et hommage.
Quant à vous, mes camarades A.E.T., vous connaissez mon indéfectible attachement à la cause enfant de troupe et à vos personnes. Je remercie le général Stehlé d'avoir bien voulu désigner mon ami Kéréver au conseil d'administration de l'Association où il joue un rôle discret mais combien opérant. Son action incessante en faveur des écoles m'est bien connue et je lui exprime toute mon affectueuse reconnaissance.
Et toi, mon cher Lancien, un des héros de cette journée, tu m'as fait grand honneur et la joie de me choisir pour parrain dans l'ordre de la Légion d'honneur. Un lien de plus nous unit. Je m'excuse que la maladie m'ait empêché de te décorer plus tôt, mais tu as voulu être fidèle à l'origine et à l'amitié. A l'origine, en demandant à recevoir la croix devant les cadets. A l'amitié, en me désignant pour l'épingler sur ta poitrine. Je ne manquerai pas de souligner ton action profonde au sein de notre association et du groupe de Paris en faveur de nos écoles avec une préférence marquée pour celle des Andelys et je t'en remercie. Je n'aurai garde d'oublier d'associer à cet hommage Mme Lancien, qui, en 1940, sauva la caisse de l'Association des A.E.T. Je l'en félicite, certes, mais je l'en remercie aussi, car cela m'a permis d'avoir recours assez souvent et sérieusement à l'association pour l'école.
Jeune Robert, je te sais gré de m'avoir demandé de te remettre la Croix de guerre gagnée aux T.O.E. Je te souhaite d'être bientôt compté au nombre des élèves de Coëtquidan. Belle journée pour ta famille si profondément enfant de troupe. Lancien, où le père et le fils sont unis dans l'honneur. Je leur renouvelle au nom de tous mes plus affectueuses félicitations et demande à Mme Lancien d'agréer l'hommage de nos plus vifs compliments.
Je me tourne vers vous maintenant, mon cher principal. Je suis heureux en partant de vous laisser un poste ingrat, mais de choix, de directeur des études, poste appelé à prendre encore plus d'envergure. Depuis trois mois que vous êtes devenu mon collaborateur le plus important, j'ai pu apprécier tout votre dévouement à vos collègues comme aux garçons, mais vôtre tâche a été écrasante, professeur de maths en 3ème pour conduire avec vos collègues vos garçons vers un beau succès au B.E.P.C., directeur des études pendant un trimestre qui n'a été, au fond, qu'un mois et demi avec la préparation des conseils de classes, l'avancement des professeurs, la réunion annuelle au ministère, l'organisation du B.E.P.C. et la distribution des prix, avec tout ce que cela sous-entend. Je pars tranquille, le test a été concluant et soyez-en remercié comme des témoignages de confiance que vous m'avez accordés.
Vous ne m'en voudrez pas vous tous mes chers officiers, professeurs, sous-officiers, qui êtes ici, de vous unir dans un même hommage. Certes chacun d'entre vous mériterait que je cite ses mérites. Mais je n'ai déjà retenu que trop longtemps l'attention et cela me mènerait trop loin. Tous, vous qui êtes ici et qui avez voulu m'entourer aujourd'hui pour me donner ce gage d'amitié, après tant d'autres, je vous uni dans mon affectueuse reconnaissance. Nous avons mené ensemble de rudes batailles et les avons gagnées. Est-ce à dire qu'il ne reste rien à faire ? Nul mieux que moi connait les objectifs qui restent à atteindre. Ils constituent une œuvre d'amour, je vous la lègue en toute confiance. Vous savez ce qu'elle exige pour l'avoir déjà éprouvé, le don de soi, l'oubli de soi. Si nous voulons que les garçons qui nous sont confiés deviennent les chefs et les hommes que la France attend, ils doivent avoir sous les yeux de vivants exemples de forces morales et sereines.
Je n'insiste pas car, hier, j'ai détaillé tout cela aux élèves en votre présence, sous une autre forme certes, puisque je leur demandais d'être ce que vous êtes.
L'hommage que j'ai essayé de vous rendre est minime en comparaison des services rendus. Il a un mérite cependant, il est vrai, il est sincère.
Je lève mon verre …. “

Discours très applaudi. Très ému, le colonel Fredet l'a été d'avantage quand tous ses sous-officiers, quelques élèves et des A.E.T., groupés devant la table d'honneur, lui ont chanté Le Chant des Adieux.
Un monôme de tous les A.E.T., jeunes et vieux, parmi lesquels les épouses s'étaient jointes, s'organisa. Les chansons des enfants de troupe remportèrent, une fois de plus, un vif succès. Mais …. il y avait d'autres invités, non A.E.T. et sous la conduite d'un très sympathique abbé des environs de Rouen, ancien combattant de 14-18, un deuxième monôme s'ébranla. Ce fut le délire général. Et, le brave abbé d'ajouter :
“ Oh! Si Monseigneur me voyait, mon avancement serait bien compromis. ”
Pour clôturer cette belle journée, une kermesse fort bien réussie réunit une grande foule d'acheteurs qui avaient tenu à manifester à l'Ecole tout leur attachement.

NB – Le Colonel Fredet a quitté la métropole pour Alger où il doit commander le 9éme régiment de zouaves. Nous lui souhaitons bonne chance dans ses nouvelles fonctions.
Le Journal des A.E.T. 4° trimestre 1952.
Août

Départ du colonel Frédet.
Le lieutenant-colonel Frédet va quitter le commandement de l’école militaire préparatoire des Andelys pour un poste en rapport avec son nouveau grade.
Il quittera définitivement Les Andelys le 20 septembre pour aller prendre le commandement du 9éme régiment de zouaves à Alger, unité d’élite et poste de choix qui font le plus grand honneur au lieutenant-colonel Frédet, et constituent une étape importante dans une carrrière dont le développement est plein de promesses.
C’est le chef de bataillon Carabalona, venant de la 3éme brigade de chasseurs, qui prendra le commandement de l’école, à dater du 29 septembre prochain.
Le lieutenant-colonel Frédet aura fortement marqué son passage à l’école militaire. On se souviendra de ses méthodes éducatives basées sur la confiance mutuelle entre les maîtres et les élèves et faisant appel, en les cultivant, à la noblesse des sentiments. Par ailleurs, le lieutenant-colonel Frédet s’est toujours efforcé, et les Andelysiens lui en savent gré, de maintenir les contacts les plus étroits entre l’école et la ville des Andelys et ses habitants.
Sans phrases vaines, c’est avec regret qu’on le voit partir et l’espoir que ne seront jamais rompus les liens qu’il a tissés aux Andelys.
En saluant son départ, on se réjouira d’une dernière et légitime satisfaction que lui aura valu son séjour aux Andelys : son élévation au grade d’officier de la Légion d’honneur, par décret du 10 juillet dernier.
C’est également avec infiniment de plaisir, qu’on apprendra la nomination d’officier d’Académie qui vint justement récompenser M. Bresson, professeur à l’école.
Enfin, la population Andelysienne saluera avec sympathie l’arrivée du nouveau commandant, le chef de bataillon Carabalona, qu’attend le meilleur accueil, de même que le capitaine Robillard et le lieutenant Cuisigniez, nouvellement affectés à l’école.
Retour d’Indochine, le maréchal des logis Hautefeuille, maître d’armes, rentrera à l’école le 22 octobre prochain.
Le sympathique maître d’armes qui n’avait laissé que de profonds regrets, sera retrouvé avec beaucoup de joie. Son retour au Cercle d’escrime des Andelys, va permettre à la plus vivante de nos sociétés locales qui vient de remporter une pleine année de succès de faire plus d’étincelles que jamais.
En tout cas, la preuve est faite une fois de plus que tout ce qui touche l’école militaire ne saurait laissé les Andelysiens indifférents, et que profonds sont les liens qui unissent la ville et l’école militaire qu’elle a construite.

L'Impartial du 30/8/1952




Un voyage.
L’école militaire des Andelys organise une colonie de vacances en Hollande, du 15 juillet au 6 août 1952, sous la responsabilité de l’adjudant Pasquier. Une partie du voyage sera effectuée en train de Paris à Bruxelles via  Arras et Dunkerque.

Fiches de voyage SNCF

Année scolaire.
Un témoignage:
Cette année scolaire, les films (muets) étaient projetés le soir au dortoir. La série Les Misérables en cinq épisodes avait passionné les enfants.
Le club des marionnettes, dirigé par l’adjudant Pasquier, avait eu un grand succès lors d’une kermesse organisée par le patronage de la cathédrale. Très applaudi, il avait présenté Zadig de Voltaire et un autre sujet poétique sur le thème des 4 éléments, l’air, l’eau, la terre et le feu.

Une lettre de Mme Pasquier du 26/10/2010


La population des Andelys et de nombreuses notabilités ont assisté à l'inauguration du monument aux deux aviateurs tombés à Noyers.
Grâce au diligent commandant Faivre et à la section andelysienne du Souvenir français, l'endroit exact où s'écrasèrent avec leur avion à réaction devenu fou, le cdt Le Martelot et l'expérimentateur Denis, le 18 juin dernier, sur le plateau de Noyers, au-dessus des Andelys, a été aménagé de façon très digne avec des moyens auxquels la simplicité confère un caractère d'émouvante grandeur.
Entre deux grands arbres mutilés par l'explosion a été plantée une haie de troènes. Devant, un terre-plein soigneusement caillouté entoure une plate-bande de rosiers sur laquelle s'élève un simple socle de moellons portant une plaque où s'inscrivent les noms des victimes et surmonté d'une croix frappée de l'insigne de l'aviation française.
C'est par un éclatant soleil que s'est déroulé dimanche en fin de matinée, la très simple cérémonie d'inauguration de ce monument.
Face au monument s'étaient massées les délégations des sociétés patriotiques des Andelys avec leurs drapeaux : F.N.C.R., Poilu andelysien, Médaillés militaires, Déportés de la Résistance, A.C.P.G. La municipalité était représentée en l'absence de M. Cruchon, adjoints et plusieurs conseillers municipaux.
De très nombreux andelysiens avaient gravi les pentes du plateau de Noyers pour rendre un pieux hommage aux aviateurs et leur geste a été remarqué.
Sur le côté gauche de la croix, l'école militaire était alignée avec sa fanfare.
Sur l'autre côté avaient pris place les familles des victimes au premier rang desquelles les deux jeunes veuves, Mmes Le Martelot et Denis, les officiers et le personnel civil de la base d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge, le colonel Delfino, inspecteur de la chasse, une délégation de l'escadrille Normandie-Niémen (où trouva la mort Marcel Lefèvre), Mme Paul Auriol, belle-fille du Président de la République et record-woman du monde sur avions à réaction, MM. Lestelle, président du tribunal et Kauffer, procureur de la République, M. le chef de bataillon Carabalona, commandant l'école militaire des Andelys, les officiers et le professeurs de l'école, M. le lieutenant Routier, commandant la section de gendarmerie des Andelys et de nombreux membres du Souvenir français, parmi lesquels le colonel Thibaud, délégué de l'Eure, le colonel Josse, etc...
Les clairons sonnaient Aux Champs ! tandis que s'avancaient l'ingénieur-général Bonté, commandant la base de Brétigny, accompagné de M. Feuilloley, sous-préfet des Andelys, de M. Bernard Pluchet, député de l'Eure et du Cdt Faivre, ….

L'Impartial 15 novembre 1952



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