1931 (1) : Le bal des sous-officiers, conditions d'admission dans les EMP, cession à un éditeur, revue du 14 juillet, résultats d'examens, un soldat se noie, Remerciements, résultats scolaires, nomination, manifestation patriotique, une arrivée, bal des sous-officiers.

Février

Le bal des sous-officiers.
Le bal des sous-officiers de notre École militaire a au moins égalé, sinon surpassé celui de l’année dernière qui avait été cependant, disait-on, une merveille de décoration artistique, une soirée d’exubérante gaieté. Mais les organisateurs ont trouvé en eux des ressources nouvelles ; et leur volonté de faire mieux encore, leurs efforts  pour surprendre et ravir la foule compacte qui s’était donnée rendez-vous à cette soirée, leur virtuosité dans les arrangements de guirlandes, des appliques, de la verdure et de la lumière, ont été couronnés du plus éclatant succès.
Jamais décors n’ont été plus ravissants : l’escalier n’était qu’une voute de verdure, piquée ça et là d’ampoules multicolores ; des peintures en masquaient les pierres grises comme des fresques d’art nouveau.
Les salons offraient aux yeux émerveillés l’enchantement d’une lumière rose tamisée qui donnait aux contours je ne sais quoi d’indécis, et aux visages un caractère de morbidesse pleine de charme et de séduction.
Des points d’interrogation, associant, par une pensée délicate, la gloire de nos aînés à la griserie des tournoiements, aux accents magnifiques d’un jazz qui n’était pas seulement la musique de la danse, mais la musique élevée du sentiment et du rêve.
Aucune soirée, croyons-nous, n’a éveillé de plus grandes sensations de plaisir, ni laissé de souvenirs plus enchanteurs ; tout était harmonie et les mots manquent de valeur pour décrire fidèlement la beauté des salons et l’enrythmie des corps enlacés.
Nous ne saurions oublier les frivolités du cotillon qui déchaînèrent le fou rire. Tel danseur qui s’amusait d’un accessoire attaché par surprise au dos de son voisin, devenait, lui-même, sans s’en rendre compte, et pour les mêmes raisons, l’objet de plaisanteries anodines ; et ces divertissements firent ainsi diversion aux plaisirs galants de la danse, en leur donnant gentiment un caractère familial, plein d’enjouement.
Aussi, sommes-nous heureux d’ajouter nos félicitations personnelles aux compliments que spectateurs, danseurs et danseuses ne manquèrent pas de présenter avant la séparation, aux organisateurs de cette inoubliable soirée.
Parmi les notabilités présentes, nous avons remarqué MM. le commandant Mège, les capitaines Picot et Bacquerie ; les lieutenants Léger, Giovannoni ; Bréard, conseiller général ; Delavigne, conseiller d‘arrondissment du canton de Gaillon ; Destot, Briard, conseillers municipaux ; le professeur principal Sarrazin ; les professeurs Lagarenne, Lecomte, Rognon, Mougel ; l’adjudant de gendarmerie Souday ; le maréchal des logis-chef Rigal, etc... M. le maire et M. le sous-préfet s’étaient fait excuser.
Vers le milieu de la soirée, M. l’adjudant Roze, au nom de tous ses camarades, prit la parole pour remercier vivement M. le commandant de l’École, M. le conseiller général, les officiers, les professeurs, les danseurs, cavaliers et cavalières, et les soldats musiciens de jazz. Nous sommes heureux de reproduire ici cette adresse éloquente :
« Mon commandant,
Ma première parole ne peut être que l’expression de mon premier devoir, un devoir de profonde déférence et de vifs remerciements envers vous, mon commandant, qui nous a accordé cette année encore l’autorisation d’organiser une nouvelle soirée dansante à l’image de celles des deux dernières années. Je devrais aussi rendre hommage à votre bienveillance, à votre accessibilité, à votre bonté compatible avec la discipline militaire, mais tout en craignant de blesser votre modestie, je ne saurais découvrir en moi-même les ressources verbales dignes d’un tel sujet. Je puis affirmer toutefois que cette marque de respect et d’attachement, si simple soit-elle, est empreinte de la plus grande sincérité ; elle émane d’une âme de soldat qui veut résumer en un seul mot ses sentiments et ceux de ses camarades sous-officiers : merci, mon commandant, mille fois merci.»

Voici l’adresse que l’adjudant Roze se promettait de prononcer devant M. le maire et M. le sous-préfet, au cas où ils auraient été présents :
« M. le Maire,
Une telle soirée nous met en contact plus direct avec vous, avec les membres du conseil municipal, non certes pour mieux connaître, mais pour affermir, si possible, vous, votre bienveillance, votre amabilité, et nous, nos sympathies respectueuses.
Vous savez combien nous aîmons concourir à toutes vos fêtes, à toutes vos cérémonies publiques et combien nous sommes heureux quand le succès a couronné vos efforts et les nôtres. Aussi, en souvenir de cette participation désintéressée, vous avez bien voulu nous apporter les bienfaits de votre présence. Nous en éprouvons une légitime fierté et nous nous félicitons de la grande amélioration survenue dans votre état de santé, amélioration qui vous a permis d’encourager cette jeunesse dont la danse est, par atavisme, le sport de prédilection. En vous adressant, M. le Maire, nos voeux les plus chers pour votre complet rétablissement, nous vous adressons les remerciements les plus chaleureux et l’expression de notre respect pour votre personne et votre magistrature.

M. le Sous-préfet,
Permettez-moi, car l’âge m’a conféré cet honneur, de vous présenter nos sentiments les plus dévoués et les égards déférents que nous devons au représentant de la République. Vous êtes venu rehausser l’éclat de cette soirée, associant ainsi dans votre sympathie l’élément civil et l’élément militaire ; et en dilettante, vous avez suvi les divertissements de la jeunesse andelysienne, et la poésie de la danse où tout n’est que grâce, joliesse et révérences. Votre présence est aussi un témoignage d’estime pour les sous-officiers, organisateurs de ce bal familial et un encouragement pour eux à consacrer leurs efforts chaque année non seulement  au déploiement de la gaieté française, mais encore au rayonnement de la bienfaisance et de la philanthropie.
M. le Sous-préfet, de tout coeur, tous nos remerciements et l’assurance de notre entière gratitude.

M. le Conseiller général,
En s’adressant à vous, je sais que je m’adresse à un ami dont les relations ont été de tout temps les plus amènes et les plus cordiales. Votre chaude poignée de main nous a toujours été précieuse parce qu’elle était celle d’un camarade plutôt que celle d’un mandataire. Aussi votre présence aujourd’hui, en cette soirée, nous paraît normale, comme elle nous a paru obligatoire. Vous avez toujours été un grand ami de notre École militaire, et rien de ce qui intéresse cette cellule de l’armée ne vous a pas laissé indifférent. D’ailleurs, toujours sur la brèche, sans ménager ni votre temps, ni votre peine, vous deviez tout naturellement participer à cette réjouissance d’une jeunesse rieuse dont vous avez apprécié les ardeurs, la fidélité et le dévouement. Et si le corps des sous-officiers est particuièrement fier de vous compter au nombre des notabilités présentes, les danseurs sont également heureux de vous trouver à côté d‘eux pour admirer leurs talents chorégraphiques sur les accents d’un jazz remarquable.
Je dois une grand place dans nos remerciements à MM. les officiers et MM. les professeurs de l’École qui nous ont témoigné en cette circonstance comme en beaucoup d’autres, leurs encouragements ; ils ont soutenu nos efforts et entretenu nos meilleurs espérances : et le succès remporté l’année dernière, succès dont ils ont été les témoins, leur a donné l’assurance que nous devions réussir encore cette année puisque nous mettions au service de la victoire les mêmes forces, la même énergie, et la même direction.
J’adresse un salut amical aux musiciens du jazz, artistes de premier ordre, dont nous n’osions pas escompter le concours. Ce régal de musique s’est joint au régal des yeux, au doux plaisir du décor et des parfums.
Enfin, merci aux danseurs et danseuses dont les pas se marient avec aisance, dans la souplesse des enlacements, dans la perception instantanée des rapports de convenance, dans la flamme des regards et des rires.
En cette soirée, Messieurs, ce n’est pas seulement une heure de gaieté exubérante, de joie débordante, c’est aussi une heure de douceur, de bonté, et c’est en cela qu’elle est durable et non pas éphémère. Les déshérités n’en sont pas absents puisque les organisateurs ont décidé d’offrir le reliquat au bureau de bienfaisance et aux enfants pauvres de l’École militaire. Cette oeuvre est donc une oeuvre pie ; et ceux qui auront contribué à son succès n’auront pas eu seulement le bonheur de se réjouir, mais encore le bonheur plus grand d’en procurer un peu aux autres.»
En terminant ce compte-rendu, nous ne saurions oublier d’adresser nos plus vives félicitations et nos plus chaleureux remerciements à tous les artisans de cette inoubliable soirée, notamment à M. Vaudran pour sa belle installation électrique ; M. Marquais pour sa superbe décoration de plantes vertes ; M. et Mme Neiltz, ainsi que Mme Briard, pour la charmante et artistique décoration de fleurs en papier ; MM. Destot, Vauchel et Leroy, pour leur collaboration si appréciée dans le domaine gastronomique ; MM. Cau, le sergent Gillard, M. Lesueur, pour leur décoration originale, ainsi que le caporal Devel, pour ses panneaux d’une si belle venue artistique.
Mais nos remerciements seraient incomplets, si, tout particulièrement, en notre nom personnel, nous n’ajoutions nos félicitations à celles de MM. les sous-officiers, pour dire une fois de plus, aux musiciens du jazz tout le bien que nous pensons d’eux. Dans toutes les danses, cet orchestre de choix, habilement dirigé, fit entendre une musique de premier ordre qui fut un vrai régal pour tous les amateurs de belles auditions musicales. A tous les exécutants et à leur chef nous adressons nos plus vifs éloges et nos sincères remerciements.
M. Bréard, conseiller général, avait également présenté, au cours du bal, en quelques paroles élogieuses, ses plus vives félicitations à tous ceux qui, à quelque titre que ce soit, avaient contribué au succès de cette sorée; il avait aussi présenté les excuses des membres du conseil et des personnalités empêchées pour diverses raisons.

L'Impartial du 4 février 1931


Mars

Conditions d’admission dans les EMP.
Le ministère de la Guerre fait connaître qu’en raison du très grand nombre des candidats, nul ne pourra être admis en 1931 aux écoles militaires préparatoires ( Rambouillet, Les Andelys, Autun, Billom et Saint-Hippolyte-du-Fort), s’il n’a pas pris part à l’examen d’admission, qui aura lieu : le lundi 22 juin en Afrique du Nord et au Levant, le lundi 20 juillet dans la métropole.
Conditions nécessaires pour subir l’examen : avoir moins de 14 ans au 1er août 1931 et posséder le certificat d’études primaires.
Les demandes sur papier libre, des anciens militaires et des réservistes doivent parvenir au commandement du groupe de subdivisions pour le 1er avril en Afrique du Nord et au Levant, pour le 1er mai dans la métropole.





Juin

Une cession à un éditeur.
Le 12 juin, Monsieur Armand Tournel, auteur d’une Marche des Enfants de Troupe, marche devenue un chant de tradition des AET, cède ses droits d’auteur à Messieurs Andrieux, ainsi que l’atteste le document annexé.


Juillet

Revue du 14 juillet.
Une revue de la gendarmerie, de la compagnie des Sapeurs pompiers et de l’École militaire sera passée par le chef de bataillon commandant d’armes le 14 juillet à 8h15 sur la place Nicolas Poussin. Les officiers sont invités à se rendre à cette cérémonie.

L'Impartial du 11 juillet

Résultats d’examens.
Enseignement primaire supérieur :
MM. Barraud, Barthez, Bastard, Bernard, Bigot, Bresson, Chabot, Chauviré, Daigle, Darré, Dujardin, Dumeignil, Gamache, Gloaguen, Kérampran, Jolivel, Kraudren, L’Aminot, Le Briéro, Ledru, Lepeule, Lequeux, Le Tennier, Piette, Poulot, Quiérard, Reneaume, Roadant, Saint-Mard, Thierry, Tréhony, Tuffet, Verhoeven.
Brevet élémentaire :
MM. Barraud, Barthez, Bastard, Bernard, Bigot, Bresson, Chabot, Chauviré, Daigle, Darré, Dujardin, Dumeignil, Gamache, Gloaguen, Kérampran, L’Aminot, Le Briéro, Ledru, Lepeule, Lequeux, Le Tennier, Piette, Poulot, Quiérard, Reneaume, Rondant, Saint-Mard, Simon, Thierry, Tréhony, Tuffet, Verhoeven.
Nos félicitations aux lauréats ainsi qu’à leurs dévoués professeurs.

Un soldat se noie.
Un soldat se noie au cours d’une partie de barque. Dimanche après-midi, deux soldats de l’École militaire préparatoire des Andelys, Martin et André Eudes, âgés de 21 ans, étaient allés faire, au Petit-Andely, une partie de barque en Seine.
Au moment d’aborder au ponton du Clos-Normand, le soldat Eudes fit une fausse manoeuvre et tomba à l’eau. La barque repoussée à plusieurs mètres du bord, allait s’en aller à la dérive avec l’autre occupant, qui ne savait ni ramer ni nager, quand un pêcheur tendit à celui-ci sa gaule et lui permit de regagner la berge. Aussitôt sur le sol, Martin, qui avait littéralement perdu la tête, s’enfuit en courant dans le but, expliqua-t-il plus tard, d’aller prévenir ses chefs à l’École militaire.
Cependant Eudes, qui ne savait pas nager, après avoir reparu à la surface, avait complètement disparu.
En arrivant à la gare Martin rencontra le caporal-chef Goldberger, qu’il mit au courant de l’accident. Peu après, avec l’aide des gendarmes et de MM. Allain, Dhuez et Levison, des recherches étaient effectuées en Seine ; mais ce ne fut que longtemps plus tard que le corps de Eudes put être repêché. Le médecin-major Boulay et le docteur Joinville tentèrent de ranimer le malheureux, mais la mort avait fait son oeuvre.
Les parents du défunt, qui habitaient à Amfreville-la-Mivoie, ont été prévenus avec ménagement.
Le pêcheur qui avait tendu sa gaule à Martin quitta la berge peu après l’accident et ne put être retrouvé.

L'Impartial du 29 juillet 1931

Remerciements.
M. le maire donne communication d’une carte de M. le chef de bataillon,  commandant l’École militaire, des officiers et des professeurs, le remerciant ainsi que  MM. les membres du conseil municipal, de leurs dons généreux pour récompenser  leurs élèves.


Conseil municipal du 30 juillet 1931     


Octobre

Des résultats scolaires.
Ont été reçus au Brevet élémentaire et au Brevet d’enseignement primaire supérieur (session d’octobre 1931) les élèves Bord, Jolivel et Simon, ce qui complète le magnifique succès remporté en juillet dernier à Evreux, par notre établissement d’enseignement primaire supérieur.
Voici à titre de renseignements, le nombre des diplômes obtenus en deux ans :
Année 1930 : Brevet élémentaire: 41 ; Brevet d’EPS 42.
Année 1931 : Brevet élémentaire 34 ; Brevet d’EPS 35,
soit 152 diplômes.
Nos félicitations aux maîtres et aux élèves.

L'Impartial 14 octobre 1931

Les élèves Verhoeven, Chauviré, Tuffet, l’Aminot, Piette, Thierry, d’Aigle, déjà pourvus du B.E. et du B.E.P.S., viennent de subir avec succès le concours d’entrée en 2ème B au cours secondaire d’Autun.
Nos félicitations et nos vœux de réussite à ces futurs bacheliers.

L'Impartial du 21 octobre 1931

Nomination.
M. Jules Brenne vient d’être nommé professeur de sciences à l’EMP en remplacement de M. Mougel, nommé sur sa demande, professeur au lycée franco-perse


L'Impartial du 31 octobre 1931


Novembre


Manifestation patriotique.
Le 11 novembre, rassemblement devant l’hôtel de ville à 10h30 ; départ de l’hôtel de ville à 10h45.
Ordre du cortège :
Musique de l’École militaire ;
École militaire ;
Tambours et clairons du corps des sapeurs-pompiers ;
Société des trompettes ;
Conseil municipal ;
Administrateurs de la Caisse d’épargne ;
Vétérans de 1870 ;
Le Poilu Andelysien ;
de chaque côté du cortège, enfants des écoles.
Au monument :
Morceau de musique (École militaire ; dépôt de couronnes ; Mmnute de silence ; Morceau de musique (Sté des Trompettes) ; chœur des enfants des écoles devant le monument au mort ; défilé des enfants ; morceu de musique (École militaire) ; dépôt de gerbes ; La Marseillaise (École militaire).
Départ du cortège dans le même ordre.

L'Impartial du 11 novembre 1931

Bal des sous-officiers.
Nous sommes heureux de vous annoncer que le bal des sous-officiers est fixé au samedi 12 décembre prochain.
Comme l’an passé, vous aurez le plaisir d’entendre le jazz du 46e RI de Paris qui, jusqu’au matin vous retiendra certainement.
La décoration des salons aura tous nos soins.
Le buffet toujours bien garni saura satisfaire et les palais et les bourses.
C’est pour toutes ces raisons que danseurs et danseuses vous ne pouvez vous abstenir de venir participer à une bonne oeuvre.
Les cartes d’invitation seront expédiées fin de la semaine prochaine.
A bientôt et à la semaine prochaine.
Le Comité

L'Impartial 28 novembre 1931.


Décembre

Une arrivée.
M. Maillac, licencié en sciences, professeur adjoint au lycée de Montpellier, a été nommé professeur de sciences physiques à l’E.M.P. en remplacement de M. Brenne.



L'Impartial du 31 décembre 1931

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