Janvier
Le grand gala de l'année approche.
Le nuit de l'Ėcole militaire aura lieu le 7 février 1953 à 22
heures.
Qui n'a pas conservé, présent à la
mémoire, le souvenir du succès sans cesse grandissant obtenu ces dernières
années, par la Nuit de l'Ėcole militaire .
Chaque année en effet, avec sa conscience
habituelle, le comité des fêtes se fait un point d'honneur d'accueillir les
très nombreux amis de l'école dans un cadre inédit .
Il y a deux ans, les visiteurs dansèrent
et dînèrent dans les colonies françaises, sous les cocotiers ou en
pleine jungle, devant les cases africaines ou près des paillotes indochinoises,
tandis que lions, tigres et éléphants les observaient bien placidement.
L'an passé, tout le monde se retrouva
dans un château féodal. Les couples évoluèrent dans la grande salle réservée
aux cérémonies cependant que l'on servait à boire dans une taverne, au milieu
des tonneaux ! Vitraux, lustres, armures, panoplies, cuirasses de chevaliers,
têtes de sangliers et de cerfs aux murs, pont-levis supportant l'orchestre,
aucun détail ne manquait à cette typique résurrection du Moyen-Age.
Et cette année ?
Eh bien ! Cette année, l'effort
fourni sera encore accru ; il n'a point échappé au comité des fêtes de
l'école, qu'il fallait redoublé d'activité et d'initiatives pour que la
prestation 1953 ne laissât point regretter les précédentes.
Ainsi, toute la nuit on dansera avec le
brillant orchestre-jazz du 1erTrain de Paris et on pourra se restaurer à loisir
dans une ambiance de corsaires et de flibustiers, au milieu des mâts, voiles et
cordages de navires. On pourra appareiller pour le grand large, vivre la vie
des gars de la marine à voile et connaître la douceur des escales tropicales.
Nous donnerons prochainement des détails
sur les attractions qui corseront la soirée et sur les cotillons appelés à
créer la couleur locale .
Nul doute que la brillante assistance
habituelle accourra à la Nuit de l'Ėcole militaire placée sous la
présidence d'honneur de M. le général Morlière, commandant la 1ère région
militaire, et donnée précisons-le, au bénéfice de la caisse de secours des
enfants de troupe nécessiteux, ainsi qu'en faveur de l'hospice des
Andelys.
L'Impartial 17 janvier 1953.
Mars
Marcel Lefèvre.
Monsieur le maire donne lecture au
conseil d’une lettre émanant du ministère des anciens combattants l’informant
que la dépouille mortelle de Monsieur Lefèvre Marcel a été accueillie à Paris
le 5 mars 1953.
La famille ayant obtenu son autorisation
pour que le corps soit re-inhumé dans le cimetière du Grand Andely, la remise
du corps sera faite par le dépositaire de Paris à une date qui sera précisée
ultérieurement au moins 4 jours à l’avance de manière à permettre à la
municipalité d’organiser les funérailles en accord avec la famille.
M. le maire fait alors connaître qu’il a
été avisé officiellement par téléphone ce matin même de la remise à la
municipalité demain dimanche 15 mars 1953 à 11 heures du corps du lieutenant
Lefèvre.
Que n’ayant pu attendre la décision du
conseil municipal en raison du laps de temps trop court qui sépare l’arrivée du
corps, il a pris les dispositions suivantes qu’il soumet à l’approbation du
conseil :
1° à 11 heures à l’école militaire
préparatoire, réception du corps qui séjournera à la chapelle de l’école jusqu’à mardi matin 17 mars,
(rendez-vous des personnalités et des
délégations des sociétés)
2° le mardi 17 mars à 8 heures : retour
du corps, de l’E.M.P. à la mairie, où une chapelle ardente sera dressée dans le
couloir attenant au commissariat de police,
3° exposition du corps du mardi 17 mars à
8 h 30 jusqu’au mercredi 18 mars à 10 heures. Une veillée sera effectuée par
les membres des sociétés patriotiques et des officiers de l’E.M.P.
4° mercredi 18 mars à 10 heures : levée
du corps, départ en cortège pour la cérémonie à l’église Notre Dame, qui aura
lieu à 10 h 15,
5° conduite du corps au cimetière où
l’inhumation aura lieu dans le caveau de famille.
Un seul discours sera prononcé par M. le
sous-préfet au nom du gouvernement et de la ville.
Le conseil,
Considérant que les dispositions prises
sont parfaitement ordonnées,
Approuve à l’unanimité les décisions de
M. le maire.
Conseil du 14/3/1953
Les corps des
officiers de l'escadrille “Normandie Niemen” remis à Berlin.
Les autorités militaires soviétiques de
Berlin ont remis, samedi dernier, aux autorités françaises, les corps des onze
officiers de l'escadrille Normandie Niemen tombés en URSS au cours de la
dernière guerre, parmi lesquels celui du lieutenant Marcel Lefèvre, des Andelys.
Cérémonie strictement militaire à
laquelle participaient du côté russe, le général Troussov, chef d'état-major du
président de la commission soviétique de contrôle, et le représentant de
celui-ci à Berlin, Denguine. Du côté français, le général d'armée Vallin ; le
général Manceaux-Deniau, commandant du secteur français, et le colonel Dulfino,
qui fut le dernier commandant de l'escadrille Normandie Niemen.
Après que les personnalités précitées
eurent apposé leur signature au bas de l'acte de remise des corps, les généraux
Troussov et Vallin glofièrent le sacrifice des onze aviateurs et évoquèrent
sobrement les combats livrés en commun contre l'Allemagne nazie.
Puis, portés sur les épaules d'officiers
généraux ou supérieurs (2 soviétiques et 2 français), chaque cercueil fur
chargé sur un camion. Le convoi s'ébranla vers l'aérodrome de Tegel où une
chapelle ardente avait été dressée pour accueillir, jusqu'à leur transport en
France, les onze dépouilles mortelles auxquelles, après qu'eut retenti la sonnerie
du Salut aux Morts, des détachements de soldats américains, anglais et
français rendirent les honneurs.
L'Impartial 7 mars 1953
Le corps de
Marcel Lefèvre.
Ainsi que nous vous l'avions annoncé les
premiers, il y a quinze jours, le corps de Marcel Lefèvre, le jeune aviateur
andelysien de l'escadrille Normandie Niemen, décédé à Moscou durant la
dernière guerre à la suite de graves brûlures dans son avion en flammes, va
être ramené aux Andelys le mois prochain.
Les autorités russes, ont remis le corps
de Marcel lefèvre et de plusieurs de ses camarades de l'escadrille Normandie
Niemen, aux autorités militaires françaises de Berlin ouest le 18 février
dernier. Ils vont être ramenés en France.
Une cérémonie en leur honneur se
déroulera aux Invalides vers le 15 mars prochain.
Marcel Lefèvre, sixième d'une famille de
sept enfants, est né aux Andelys en 1918. Après avoir travaillé à la B.N.C.I.
il s'engage à 18 ans dans l'aviation. Il devient sergent pilote instructeur à
l'école de Bergerac. Revenu aux Andelys après la défaite, il accepte de
repartir comme pilote en Afrique du Nord.
De là il s'embarque clandestinement pour
Gibraltar en janvier 1941 avec deux camarades Albert et Durand.
Ils sont alors envoyés en Angleterre et
affectés à l'escadrille de chasse Ile de France chargée de la défense de
Londres.
A la demande du général de Gaulle et pour
aider au rapprochement franco-russe, les jeunes pilotes acceptent d'aller
combattre sur le front oriental.
Ils gagnent l'U.R.S.S. par Rayak (Liban)
et Téhéran.
Par – 40° à 3000 kms de chez eux, les
jeunes pilotes français participent aux batailles de Trelma, Smolensk, etc... à
bord des remarquables avions de chasse Yak 3, qui équipent l'escadrille Normandie
Niemen dont ils font partie.
Marcel Lefèvre a baptisé le sien le Père
Magloire.
Son courage et ses exploits nombreux et
répétés lui valent le grade de lieutenant et de nombreuses citations et
décorations. […] Normand trouve le moyen d'apprendre le russe.
Hélas ! Après des mois et des années de
combats incessants, l'héroïque lieutenant Marcel Lefèvre s'abattait avec son
avion en flammes à Vitebesk au mois de juin 1944 au cours de la violente
bataille qui vit l'encerclement de 5 divisions allemandes.
Grièvement brûlé, Marcel Lefèvre décédait
à 26 ans à Moscou, le 5 juin 1944, la veille même du débarquement allié sur les
côtes de sa province natale !
Il fut inhumé deux jours plus tard à
Moscou même, au pied du monument aux morts de 1812.
Le jeune héros normand totalisait 1300
heures de vol, 128 missions de guerre sur le front soviétique, 14 victoires. Il
était chevalier de la Légion d'honneur, Compagnon de la Libération, décoré de
la Croix de guerre avec 9 palmes, de l'Ordre du Drapeau rouge, de l'Ordre de la
Guerre pour la Patrie, Héros de l'Union Soviétique avec l'Ordre de Lénine et
l'Etoile Rouge.
Le général de Gaulle lui consacra à tire
posthume une magnifique citation à l'ordre de l'Armée aérienne.
Marcel Lefèvre reviendra le mois prochain aux Andelys qu'il avait quitté il y a treize ans pour aller, au prix de sa vie, tracer une fulgurante et magnifique épopée digne d'une moderne chevalerie à plusieurs kilomètres de son pays.
Marcel Lefèvre reviendra le mois prochain aux Andelys qu'il avait quitté il y a treize ans pour aller, au prix de sa vie, tracer une fulgurante et magnifique épopée digne d'une moderne chevalerie à plusieurs kilomètres de son pays.
Il va rentrer dans sa Normandie natale.
Le sort injuste n'a pas voulu que ce soit triomphant et vainqueur, en pleine
jeunesse, pour y goûter la gloire qu'il avait si durement acquise.
C'est au moins une consolation pour sa
famille et pour tous ceux qui l'admirent que sa dépouille, entourée d'une
auréole prestigieuse digne de la légende, vienne trouver son dernier repos dans
le petit cimetière de la ville où il est né.
Les Andelys tiendront à faire à l'un de
leurs plus illustres enfants des funérailles dignes de ses mérites et
proportionnées à la renommée mondile d'un de ses enfants.
L'Impartial 21 mars 1953.
Le lieutenant
Marcel repose dans sa terre natale.
Mercredi dernier, les habitants des
Andelys ont conduit à sa dernière demeure dans le cimetière de sa ville natale
le lieutenant Marcel Lefèvre, commandant l'escadrille Cherbourg du
régiment Normandie Niemen. Héros de l'Union soviétique, Chevalier de la
Légion d'honneur avec palme, Compagnon de la Libération, Croix de guerre avec 9
palmes, décoré de l'Ordre de Lénine, de l'Ordre du Drapeau Rouge, de l'Ordre de
la Guerre pour la Patrie, Médaille de la Victoire U.R.S.S.. Il totalisait 1300
heures de vol, 128 missions de guerre sur le front russe et 14 victoires
homologuées en combat aérien.
Dans son implacable cruauté le sort qui a
fauché Marcel Lefèvre dans l'apothéose de sa gloire et de sa jeunesse a voulu
quand même qu'il meure invaincu.
Et par un de ces détours mystérieux
guidés par une puissance supérieure, Marcel Lefèvre, normand, héros du régiment
d'aviation de chasse qui porta à la gloire le nom de notre Normandie dans les
steppes de l'Est, est revenu enfin reposer dans sa Normandie natale sur le côteau
qui fait vis à vis d'un bord à l'autre de notre calme cité des Andelys, à
l'autre colline où vint s'abattre l'an passé cet autre héros du régiment Normandie
Niemen, Jean Le Martelot, qui servit précisément dans l'escadrille Cherbourg
sous les ordres mêmes de Marcel Lefèvre.
Ainsi ces deux jeunes hommes qui, à des
milliers de kilomètres de notre province, ont combattu côte à côte en modernes
chevaliers sous le signe de notre Normandie, sont revenus sur notre terre même
accomplir le cycle de leur héroïque destin.
C'était mardi dernier l'anniversaire de
la naissance aux Andelys de Marcel Lefèvre, et c'est mercredi qu'il est revenu
y reposer. Ce même destin hors série, qui a présidé à son existence, a voulu
qu'il meure en héros, mais aussi, suprême et pitoyable récompense qu'il meure
invaincu.
Celui qui en effet emmena dans tant de
combats victorieux sa formation contre une des plus célèbres unité de chasse
allemande, celle de Moelders, l'as allemand numéro 1, n'a pas été abattu par
plus fort que lui, mais est tombé trahi par sa machine qu'il utilisait en
virtuose.
Notre confrère François de Geoffre était
le second de Lefèvre, il a assisté à la tragédie et nulle plume, nulle voix ne
sont plus autorisées que les siennes.
C'est Lefèvre qui avait appris, de Goeffre,
en double commande, à piloter les remarquables Yake de chasse.
A l'atterrissage, au retour d'un
entraînement, sur le même appareil que Lefèvre, de Geoffre faillit avoir un
accident grave.
“ Mais, écrit Geoffre, quand il du partir
pour le front, cet homme, d'une trempe peu commune, me choisit comme équipier,
pour me montrer que tout était non seulement oublié, mais que c'était moi qu'il
voulait avoir avec lui.”
Et voici la fin de Lefèvre, telle que
Geoffre qui y assista impuissant et des sanglots plein le coeur l'a retracée :
“ Le jour de la Pentecôte, le 28 mai
1944, le temps paraît s'être mis au beau fixe. Sur le front de Vitebsk-Orcha,
un vent léger souffle du nord-ouest. La troisième escadrille est en bonne forme
: au maximum de sa férocité. D'autant que le colonel Pouyade s'est joint à nous
pour une mission de reconnaissance composée de 8 Yak. A 10 h. précises nous
partons. Le champ est une ancienne terre à blé grossièrement aménagée par le
B.A.O. On cahote autant que sur les montagnes russes, c'est le cas de le dire.
La piste de décollage est étroite. Il faut faire très attention. Mais tout se
passe sans dommage. Plan dans plan avec l'avion de Lefèvre, mon chef de
patrouille, nous montons rapidement vers la place forte de Vitebsk qui est
encore aux mains des Allemands. A la même altitude, à notre droite et à gauche,
les autres patrouilles surveillent attentivement tous les coins du ciel. La
méfiance est de rigueur. Chacun de ces gros cumulus que nous traversons peut
dissimuler l'ennemi.
- Serre, de Geoffre, serre bien et vire à
gauche, m'annonce Lefèvre à la radio.
Nous obliquons, cap au sud, et suivons
très exactement les lignes du front. Rien dans le ciel. Au sol tout paraît
calme. La D.C.A. ennemie sommeille. Il est vrai que nous volons à 4000 mètres
d'altitude.
En sommes tout se passe trop bien à mon
gré. Déjà plus de 30 minutes que nous patrouillons et nous n'avons rien eu à
nous mettre sous la dent. Mais voici que mes écouteurs grésillent. La voix
calme de Lefèvre après un petit toussement retentit:
- Suis-moi, le Baron. Protège mon piqué.
J'ai des ennuis.
L'avion de Lefèvre bascule sur le nez et
à toute vitesse fonce en direction de Doubbrovka. Je le colle de mon mieux. Le
badin est à plus de 500. L'altimètre décroît rapidement. Le variomètre affolé,
signale que nous piquons très dur. Qu'y a-t-il? Lefèvre doit avoir un ennui
très grave. Il veut à tout prix rejoindre la base qui n'est plus très loin.
Heureusement que nous étions à 4000 mètres d'altitude.
Le piqué se prolonge. Je protège toujours
les arrières de Lefèvre. Au loin on commence à apercevoir la piste si
caractéristique de notre terrain. Je soupire. Lefèvre va se poser, c'est bien
certain. Mais soudain un filet blanc de vapeur surchauffée glisse le long du
Yac et embrume son sillage d'un panache blanc qui se fait plus dense de minute
en minute. La peur commence à monter en moi. Est-ce son moteur qui chauffe ? Ou
y a t-il une rupture de canalisation ? Cela serait plus grave car cette vapeur
serait alors produite par la condensation de l'essence fuyant.
Toujours aussi calme la voix de Lefèvre
résonne à nouveau.
- De Geoffre, je me pose, je suis couvert
d'essence.
Je vois sortir ses roues et s'ouvrir ses
volets. Je le surveille en tournant autour de la piste. Il s'approche du sol.
Il s'y pose. Il commence même à rouler. J'aperçois très nettement qu'il ouvre
l'habitacle en plexiglas. Il doit être incommodé par les émanations d'essence. Et au moment où je crie : Il est sauvé !, une immense flamme
jaillit de la cabine.
Le célèbre Père Magloire continue
à rouler, mais Lefèvre, habillé de feu, littéralement transformé en torche a
sauté hors de son avion. Je le vois se rouler au sol pour éteindre ces flammes
qui le dévorent. Des soldats et des mécanos se précipitent. Ils l'étreignent.
Ils étouffent de leurs corps ce feu qui est entrain de manger un autre corps. A
100 mètres de là, l'avion n'est déjà plus qu'un brasier d'où partent en gerbes
les balles et les obus éclatant dans le
foyer.
J'atterris. Sur une civière, Lefèvre est
emmené à l'infirmerie. Sa figure est presque intacte, mais noircie. Tous ses
vêtements ressemblent à un journal carbonisé, mais qui ne serait pas encore
tombé en poussière. Il serait surtout brûlé gravement aux cuisses. Il me
reconnaît. Ses paupières battent. Il sourit. Il n'a pas l'air de souffrir.
Le toubib, Lebendinsky, ne répond de
rien.
- Il faut connaître le pourcentage de
surface brûlée, dit-il, et le degré de profondeur des brûlures.
Ses yeux fuient nos yeux anxieux.
- Et puis, continue-t-il, le grave
danger, c'est le blocage des reins.
A 3 heures, Brihave emmène le pauvre
Lefèvre et le toubib à Moscou. Et quelques jours après, près du capitaine
Delfino qui l'assistera jusqu'à son dernier souffle, Lefèvre succombera à
l'hôpital Gokolniki de Moscou. Fait Héros de l'Union Soviétique à titre
posthume, il sera enterré au pied du monument des Français de 1812, vaste
pyramide de granit entouré de barrières que forment des tubes de canons reliés
entre eux par des chaînes”.
Marcel Lefèvre repose désormais dans sa
terre natale et le caveau de sa famille.
Son cercueil remis par les Russes aux
autorités françaises de Berlin avec ceux de 10 de ses camarades, a reçu aux
Invalides et à Villacoublay, les justes honneurs de sa nation avant d'être
ramené aux Andelys, où il est arrivé dimanche matin à 11 h., à l'Ėcole
militaire.
Avec son cœur de soldat le commandant
Carabalona avait organisé en présence des notabilités et des associations
patriotiques, une cérémonie très simple et très digne qui fut en même temps une
leçon pour les élèves de l'Ėcole.
Le corps fut veillé dans la chapelle,
puis ramené mardi matin à la mairie des Andelys, où il fut exposé, gardé jour
et nuit par des anciens combattants et des militaires.
Et mercredi matin, ce fût l'inhumation au
cimetière des Andelys en présence d'une foule énorme qui avait tenu à rendre à
celui qui demeurera une des grandes figures des Andelys, un pieux et déférent
hommage.
L'Impartial 28 mars 1953
Don de l’E.M.P. au profit des vieillards de la ville.
Monsieur le maire fait savoir que
Monsieur le commandant de l’E.M.P. lui a remis la somme de 20.000 F
représentant la moitié du bénéfice du bal organisé par l’école le 7 février
dernier, cette somme étant destinée à soulager la misère des vieillards des
Andelys.
Le Conseil
Remercie l’école militaire de ce don
généreux et décide de le verser au bureau de bienfaisance en l’affectant
spécialement pour les secours d’extrème urgence aux vieillards privés de
ressource.
Conseil du 14/3/1953
Septembre
Dans la
Légion d'honneur.
La dernière promotion de la Légion
d'honneur parue au Journal Officiel du 30 août porte les noms de
M. René Chopin, préfet de l'Eure, élevé au grade d'officier et ceux de MM.
Lagarenne, professeur à l’École militaire des Andelys et Aimé Boitte, maire de
Tilly, nommés chevaliers.
[...]
Monsieur Constant Lagarenne, professeur
de mathématiques à l'Ėcole militaire des Andelys depuis 1928, soit exactement
un quart de siècle, vient d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur au
titre du ministère de la guerre.
Tant dans sa belle mission éducative
qu'il remplit avec conscience et valeur, que dans la vie courante où sa simple
gentillesse lui vaut de nombreux amis , il a fait le plein des sympathies
de son entourage.
A ses mérites de la vie courante qui sont
certains et nombreux et justifiaient à eux seuls une distinction qui récompense
parfois des qualités moins éminentes, M. Lagarenne peut ajouter (mais cet homme
modeste n'en parle jamais), sa belle attitude durant l'occupation où son action
dans la Résistance le fit décréter d'arrestation par les Allemands. C'est de
justesse qu'il y échappa et que ses nombreux amis peuvent aujourd'hui lui
manifester leur vive sympathie à l'occasion de la distinction méritée qui lui
échoit.
L'Impartial 5 septembre 1953.
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